La peine de huit ans de prison pour un pasteur protestant irano-américain, Saïd Abedini, a été confirmée par la cour d'appel de Téhéran, a déclaré lundi son avocat à l'agence Isna.

«La cour d'appel de Téhéran (...) a confirmé le verdict. Par conséquent, la peine de huit ans de prison est désormais définitive», a déclaré Nasser Sarbazi.

En mars dernier, le chef de la diplomatie américaine John Kerry avait réclamé la libération de M. Abedini, condamné en janvier 2013 à huit ans de prison pour «création d'une église privée dans sa maison» et «atteinte à la sécurité nationale».

Marié à une Américaine et naturalisé américain, Saïd Abedini a toujours nié les accusations portées contre lui. Il avait été arrêté en septembre 2012 lors d'une visite en Iran.

Il a établi des églises privées en Iran au début des années 2000 alors que la loi l'interdit.

Après s'être installé aux États-Unis, il avait déjà été arrêté en 2009 lors d'un précédent voyage en Iran, puis avait été relâché après s'être engagé à ne pas prendre part à des activités religieuses dans le pays, selon sa famille. Sa femme assure que son retour en Iran avait pour but de construire un orphelinat.

La Constitution iranienne reconnaît les droits de certaines minorités religieuses, dont les chrétiens, mais la conversion, considérée comme une apostasie, est punie de la peine capitale en vertu de la charia (loi islamique) en vigueur en Iran.

L'annonce de la confirmation du verdict intervient en pleine visite à Téhéran du sultan Qabous d'Oman, dont le pays avait joué les intermédiaires entre l'Iran et les États-Unis pour libérer plusieurs ressortissants américains détenus en Iran ou des ressortissants iraniens aux États-Unis.

Les États-Unis et l'Iran ont cessé toute relation diplomatique en 1980, après la Révolution islamique, et c'est la Suisse qui fait l'intermédiaire diplomatique entre les deux pays.