L'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a condamné lundi la mort d'un de ses employés en Cisjordanie, tué par une balle israélienne durant des heurts entre Palestiniens et des soldats israéliens.

L'employé, âgé d'une trentaine d'années et père de 4 enfants, «a été tué alors qu'il se rendait à son travail et n'était pas engagé dans des activités violentes», a indiqué l'UNRWA dans un communiqué.

Un autre employé de l'UNRWA a été blessé durant ces heurts, mais ses jours ne sont pas en danger, selon l'agence onusienne.

«L'UNRWA condamne l'assassinat de son employé et appelle les deux parties dans cette période délicate à user d'un maximum de retenue et d'agir en conformité avec les lois internationales», ajoute le communiqué.

Des soldats israéliens ont tué trois Palestiniens lundi durant des heurts dans le camp palestinien de Qalandiya, ont indiqué à l'AFP des sources médicales et de sécurité palestiniennes, entraînant l'annulation d'une réunion de négociateurs palestiniens et israéliens.

«La rencontre qui devait se tenir à Jéricho aujourd'hui a été annulée après le crime commis par Israël dans le camp de Qalandiya» près de Jérusalem, a dit à l'AFP un responsable palestinien qui a requis l'anonymat.

Selon la police israélienne, les heurts ont eu lieu après l'arrivée dans le camp d'une unité de gardes-frontières israéliens venue arrêter un Palestinien.

Trois Palestiniens, Robin Fares, 30 ans, Younès Jahjouh, 22 ans, et Jihad Aslan, 20 ans, ont été tués, selon les sources palestiniennes qui font état d'une vingtaine de personnes blessées par des balles réelles.

Une porte-parole de la police israélienne a indiqué que les gardes-frontières avaient utilisé des «moyens anti-émeutes» pour disperser quelque 1500 Palestiniens qui leur jetaient des pierres, mais elle n'a pas évoqué de morts dans l'immédiat, ni confirmé l'utilisation de balles réelles.

«Tôt ce matin, une unité des gardes-frontières a mené une opération dans le camp de Qalandiya pour arrêter un terroriste» et aussitôt après son arrestation, quelque 1500 habitants du camp s'en sont pris aux soldats en leur jetant des pierres et des cocktails Molotov et l'armée a riposté par des moyens anti-émeutes, a affirmé cette porte-parole, Louba Samri.

Il y a eu des blessés transportés dans des hôpitaux palestiniens «mais nous ne pouvons dire s'il y a eu des morts dans l'autre camp», a-t-elle ajouté.

Côté israélien, trois gardes-frontières ont été légèrement blessés par les jets de pierres, a indiqué la porte-parole.

L'armée israélienne a affirmé de son côté qu'elle n'avait initialement pas pris part à l'opération d'arrestation du Palestinien, mais qu'elle a été appelée en renfort pour exfiltrer l'unité des gardes-frontières du camp».

«Une force de l'armée a été appelée pour aider (les gardes-frontières)», a indiqué une porte-parole de l'armée à l'AFP, ajoutant que cette force a été «obligée de tirer à balles réelles pour défendre ses membres et selon les premières informations, deux (Palestiniens) ont été tués et d'autres blessés».

En réaction, le porte-parole de la présidence palestinienne a accusé Israël de vouloir «détruire le processus de paix».

«Les massacres quotidiens, la poursuite de la politique de colonisation sont des messages d'Israël qui veut détruire le processus de paix», a dit à l'AFP Nabil Abou Roudeina.

Israéliens et Palestiniens ont repris les négociations de paix directes après d'intenses efforts du secrétaire d'État américain John Kerry, qui avait réuni les deux parties pour une première rencontre à Washington le 30 juillet.

Ils se sont ensuite revus à deux reprises dans le courant du mois d'août à Jérusalem.