Le président afghan Hamid Karzai s'est prononcé samedi pour qu'un nombre limité de candidats se présentent l'an prochain pour l'élection présidentielle, voire qu'elle soit un simple duel comme aux États-Unis.

Le scrutin du 5 avril doit déterminer le successeur de M. Karzai, au pouvoir depuis 2001 et qui ne peut solliciter un troisième mandat, dans un contexte d'incertitudes nourri par l'instabilité persistante du pays.

Près de douze ans après le début de l'intervention militaire occidentale, le pays reste notamment déchiré par le conflit armé entre le fragile gouvernement afghan soutenu par la force internationale de l'OTAN, qui doit retirer la grande majorité de ses soldats du pays à la fin 2014, et la rébellion menée par les talibans.

«Je souhaite que nous ayons un nombre limité de candidats, car c'est ce qui est le mieux pour le pays», a déclaré M. Karzaï lors d'une conférence de presse au palais présidentiel de Kaboul.

«Aux États-Unis, il y a seulement deux candidats. Si nous aussi nous en avons deux, cela serait mieux, mais si nous en avons quatre ce n'est pas un problème non plus», a-t-il ajouté.

Aucun candidat ne s'est à ce jour déclaré pour succéder à M. Karzaï, seul homme à avoir dirigé le pays depuis la chute du régime des talibans, chassés par une coalition militaire menée par les États-Unis, à la fin 2001.

Plus de 40 candidats s'étaient présentés à la dernière élection présidentielle de 2009, un scrutin chaotique  marqué par de larges fraudes et la réélection contestée de M. Karzaï.

Ce dernier a cité samedi trois noms de possibles candidats au scrutin de l'an prochain : l'ancien chef de guerre Abdul Rasul Sayyaf, un de ses alliés controversés, car accusé de crimes de guerre dans les années 1990, son dauphin de 2009 Abdullah Abdullah et l'ancien ministre des Finances Ashraf Ghani.

«Il y en a d'autres (...) mais je ne peux pas tous les citer», a ajouté M. Karzaï.

Parmi les autres candidats potentiels dont les noms sont régulièrement cités à Kaboul figurent Qayum Karzai, le propre frère du président, Omar Daudzai, actuel ambassadeur au Pakistan et considéré comme proche du chef de l'État, ainsi que l'ancien ministre de l'Intérieur Ali Ahmad Jalali.