Plusieurs roquettes ont été tirées jeudi du sud du Liban vers le nord d'Israël, sans faire ni dégâts ni victimes, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou menaçant de riposter après cette attaque revendiquée par un groupe djihadiste.

Les tirs ont déclenché les sirènes d'alerte dans la région de la ville côtière israélienne de Nahariya où, peu après l'attaque, la police a exhorté les habitants à demeurer à proximité des abris.

«Des inconnus ont tiré quatre roquettes vers le territoire israélien à partir de deux secteurs, à l'est et au sud de la ville de Tyr», a dit une source au sein des services de sécurité libanais. Des habitants de cette région du sud du Liban ont dit avoir entendu quatre explosions.

L'armée israélienne a indiqué pour sa part que son système de défense anti-missile Iron Dôme avait intercepté l'une des «trois ou quatre roquettes tirées depuis le sud de Tyr».

L'interception a eu lieu entre Nahariya et la ville d'Acre, plus au sud.

L'attaque a été revendiquée sur Twitter par un responsable des Brigades Abdallah Azzam, un groupe lié à Al-Qaïda qui avait déjà revendiqué des attaques similaires contre l'État hébreu en 2009 puis 2011.

Aucune des roquettes, «probablement tirées par une organisation djihadiste internationale», n'a atterri sur le territoire israélien, a déclaré à la presse un porte-parole de l'armée israélienne, le lieutenant-colonel Peter Lerner, disant que les projectiles ont pu chuter «dans la mer ou autre part».

M. Lerner a ajouté que l'espace aérien du nord d'Israël avait été fermé à la suite de ce qu'il a qualifié d'«attaque gratuite contre les citoyens israéliens».

L'armée n'a pas riposté, a-t-il souligné. Un autre porte-parole a affirmé qu'elle voyait dans cette attaque un «incident isolé».

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a cependant mis en garde contre toute attaque de ce type.

«Quiconque nous fait du mal, ou tente de nous faire du mal, devrait savoir que nous le frapperons», a-t-il dit lors d'une intervention télévisée.

Arieh Herzog, un ancien directeur de l'Organisation de défense balistique, qui dépend du ministère de la Défense, a aussi averti que ce genre d'attaque pourrait provoquer une action «très sérieuse» de la part d'Israël.

Il a souligné par ailleurs que les capacités de défense balistique de l'État hébreu étaient «bien meilleures» qu'elles ne l'étaient lors de la guerre entre Israël et le mouvement chiite libanais Hezbollah en 2006.

«Nous n'avons pas suffisamment de batteries (Dôme de fer) (...) pour couvrir chacune des villes en Israël», a-t-il dit aux journalistes.

«Mais il y a eu un grand changement depuis la deuxième guerre du Liban. À l'époque, de nombreuses roquettes se sont abattues sur le nord d'Israël. Notre (système de) défense est bien meilleur aujourd'hui», a-t-il assuré.

Le Dôme de fer a été conçu pour intercepter des roquettes à courte portée et des obus d'artillerie tirés d'une portée de 4 à 70 km, similaires aux milliers d'engins que le Hezbollah et le mouvement palestinien Hamas ont tirés contre le territoire israélien.

En fin d'après-midi, des témoins et des correspondants de l'AFP dans le nord d'Israël avaient indiqué avoir entendu plusieurs explosions près de Nahariya.

«Nous avons entendu quatre ou cinq explosions, et ensuite les sirènes ont retenti pendant environ une minute», a déclaré à l'AFP Yasmine, une femme du village de Klil.

Côté libanais, après l'attaque, l'armée a découvert quatre plateformes en bois ayant été utilisées pour les lance-roquettes dans la région d'Al-Haouch, au sud-est de Tyr, dans des vergers à environ 20 kilomètres de la frontière avec Israël, selon une source de sécurité.

L'armée a encerclé le site et interdit à quiconque de s'en approcher, alors que des avions israéliens ont survolé la région, selon le correspondant de l'AFP.

Des patrouilles de la Force intérimaire des Nations unies (FINUL) stationnée dans le sud du Liban, étaient par ailleurs visibles sur la route menant de Tyr à Naqoura, où se trouve le QG des forces de l'ONU.