Le président israélien Shimon Peres a rejeté vendredi les allégations lancées par son homologue libanais Michel Sleimane qui a accusé Israël d'être derrière l'attentat meurtrier perpétré la veille dans une banlieue de Beyrouth, fief du puissant mouvement Hezbollah.

«Je suis surpris que le président libanais ait affirmé une nouvelle fois qu'Israël est responsable. Pourquoi regarde-t-il du côté d'Israël, alors que le Hezbollah brise les os du Liban et tue des gens en Syrie sans l'approbation du gouvernement libanais ?», a affirmé M. Peres, selon son porte-parole.

Le Hezbollah, allié indéfectible du régime syrien, combat aux côtés des troupes de Damas la rébellion en Syrie.

«Israël n'a rien à voir avec la situation au Liban», a ajouté le président Peres à l'occasion d'une rencontre à Jérusalem avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Un attentat à la voiture piégée a dévasté un bastion du Hezbollah chiite dans la banlieue sud de Beyrouth et a fait au moins 22 morts et plus de 300 blessés, selon un nouveau bilan de la police vendredi.

Le président Sleimane a affirmé que l'attaque portait la «marque d'Israël», ennemi juré du Hezbollah.

L'attentat a été revendiqué jeudi par un groupuscule totalement inconnu au nom à connotation sunnite dans une vidéo qui n'a pas pu être authentifiée.

Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a pour sa part montré à Ban Ki-moon lors d'une rencontre une carte des villages du sud du Liban où, selon lui, le Hezbollah dispose de «caches d'armes, de sites de lancement de roquettes vers Israël et de bases de combat».

«Le Hezbollah représente l'arme principale de l'Iran dans la région. C'est une organisation qui constitue un État dans l'État» libanais, a ajouté M. Yaalon, selon un communiqué de son bureau.

«Nous avons repéré des activités du Hezbollah près de la frontière avec Israël alors que, selon la résolution 1701 de l'ONU, il est interdit au Hezbollah de s'y trouver et d'y agir», a ajouté le ministre de la Défense.

L'ONU est présente dans le sud du Liban par l'intermédiaire des Casques bleus de la Forces des Nations unies pour le Sud du Liban (Finul) qui sont déployés dans cette région depuis 1978 à la suite de l'invasion du pays par Israël la même année.

Sa mission a été élargie après la guerre d'Israël contre le Hezbollah à l'été 2006.

Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a revendiqué mercredi une attaque contre l'armée israélienne à la frontière qui fait le 7 août plusieurs blessés parmi les soldats de l'État hébreu.

Selon l'armée libanaise, les soldats israéliens ont été blessés par des explosions alors qu'ils se trouvaient à 400 mètres à l'intérieur du territoire libanais.

L'armée israélienne n'avait pas précisé de quel côté de la ligne ils étaient.