Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a revendiqué mercredi les deux explosions qui ont blessé des soldats israéliens il y a une semaine, affirmant que son parti «fera face» à toute nouvelle violation de la part de l'État hébreu.

«Nous avions au préalable des informations sur le fait que les Israéliens allaient passer dans cette zone (sud du Liban). Des bombes y ont été posées et quand ils sont venus cette nuit-là, (on) les a fait exploser», a affirmé Hassan Nasrallah dans une interview à la chaîne Al-Mayadeen, basée à Beyrouth.

«C'était une opération bien ficelée (...), ce n'était pas une coïncidence», a-t-il précisé en parlant de l'attaque du Hezbollah.

C'est la première fois depuis la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah que le puissant parti armé libanais, parrainé par l'Iran et le régime syrien, revendique une opération contre l'armée israélienne.

«C'est la première (opération) dans ces circonstances», a-t-il dit, prévenant que «ce ne sera pas la dernière, (...) nous n'accepterons pas des violations israéliennes sur notre territoire».

«Dès que nous saurons que les Israéliens sont entrés dans le territoire libanais, le parti y fera face de la manière opportune», a-t-il ajouté.

«Les Israéliens entrent dans le territoire libanais, prennent en otage qui ils veulent, plantent des dispositifs d'espionnage (...) et personne ne les en empêche (...) nous avons le droit de riposter à toute violation», a répété le chef du Hezbollah.

Le 7 août, l'armée libanaise avait annoncé que des soldats israéliens avaient été blessés par des explosions lors d'une incursion de 400 mètres à l'intérieur du territoire libanais.

L'armée israélienne avait elle parlé de quatre soldats blessés, sans préciser de quel côté de la ligne ils se trouvaient.

«Deux groupes israéliens sont entrés au Liban (...) le secteur de leur opération était surveillé par les combattants de la Résistance islamique (Hezbollah)», a indiqué Hassan Nasrallah.

«Les bombes (plantées par le Hezbollah) étaient neuves et cela faisait un moment qu'elles avaient été posées. Ce n'était pas des mines laissées par l'armée israélienne durant la guerre de 2006», a-t-il précisé.

«Les Israéliens ont minimisé la question, (...) ils ont gardé le secret», a-t-il dit.

Le Hezbollah, classé sur la liste américaine des organisations terroristes, est considéré comme l'ennemi numéro un d'Israël, qui n'a pas réussi à le neutraliser à l'issue de la guerre de 2006.

Le sud du Liban est contrôlé par le Hezbollah, qui combat également en Syrie aux côtés du régime syrien.

Depuis la guerre destructrice de 2006, un calme quasi total règne à la frontière.

Mais les responsables militaires et politiques israéliens affirment qu'une nouvelle guerre au Liban contre le Hezbollah, qui disposerait de plusieurs dizaines de milliers de roquettes et de missiles dissimulés dans le sud du pays, n'est qu'une question de temps.

Hassan Nasrallah a affirmé dans l'interview qu'en 2006 son parti avait la capacité de frapper Tel-Aviv, mais qu'il ne l'avait pas fait pour éviter des représailles sur la capitale libanaise.

«Nous avions la capacité de frapper la ville de Tel-Aviv, mais nous ne l'avons pas fait (...) et ce pour protéger Beyrouth», a-t-il dit.