Des explosions ont fait 24 morts lundi en Irak, dont 16 tués par un kamikaze dans un café en fin d'après-midi à Balad, au nord de Bagdad, ont annoncé des responsables.

Les deux autres bombes ont fait quatre morts près d'un terrain de football à Mouqdadiyah, également au nord de Bagdad, et quatre autres sur un marché à Baqouba, dans la province voisine de Diyala.

Au total, quelque 70 personnes ont été blessées dans ces trois explosions.

Ces dernières semaines, les insurgés ont multiplié les attaques contre les cafés, en particulier durant le mois sacré du ramadan, lorsque les habitants s'y retrouvaient le soir après la rupture du jeûne.

L'Irak a connu son mois de ramadan le plus sanglant depuis 2008, avec plus de 800 morts, selon un bilan établi par l'AFP.

Samedi, plus de 70 personnes ont été tuées dans une vague d'attaques coordonnées pendant les fêtes marquant la fin du ramadan, revendiquée dimanche dans un communiqué par l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), lié à Al-Qaïda.

«L'État islamique s'est mobilisé (...) à Bagdad, dans (les provinces) du sud et d'autres pour envoyer un message de dissuasion au troisième jour de l'Aïd el-Fitr», en réponse à des opérations des forces de sécurité irakiennes, a affirmé le groupe.

Les chiites «ne connaîtront la sécurité ni la nuit ni le jour, ni le jour de l'Aïd ni aucun autre», a ajouté l'EIIL.

Ces attaques sont survenues quasiment trois semaines après deux assauts spectaculaires menés par ce groupe contre deux prisons irakiennes, qui ont permis la libération de plusieurs centaines de détenus, dont de hauts responsables du réseau extrémiste.

Les autorités mènent une opération à grande échelle pour retrouver les prisonniers, et ont assuré avoir tué ou repris nombre d'entre eux.

Le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a dénoncé lundi cette vague d'attentats, en soulignant que la violence était «clairement destinée à alimenter le sectarisme et à saper la stabilité de l'Irak».

Les nouvelles violences portent à 3.404 le nombre de personnes tuées dans des attaques depuis le début de l'année en Irak, selon un bilan de l'AFP, soit une moyenne de 15 morts chaque jour.

Le pays connaît depuis début 2013 une flambée de la violence, parallèlement à une montée de la colère au sein de la minorité sunnite qui a entamé en décembre un mouvement de contestation pour dénoncer les discriminations dont elle se dit victime.

Le gouvernement, dominé par des chiites, a depuis fait quelques concessions, en libérant plusieurs milliers de prisonniers, mais sans résoudre le coeur du problème.