Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a estimé mardi qu'imposer de nouvelles sanctions à l'Iran, alors qu'un nouveau président vient d'être investi, allait à l'encontre des intérêts de la communauté internationale et de ses objectifs de non-prolifération nucléaire.

«Alors que le nouveau président iranien prend ses fonctions, qu'un nouveau gouvernement se forme, il est proposé de prendre de nouvelles sanctions unilatérales pour asphyxier l'Iran sur les plans économiques et financiers, je pense que ces idées vont à l'encontre des intérêts fondamentaux de la communauté internationale, de l'objectif de garantir le régime de non-prolifération des armes nucléaires», a déclaré M. Lavrov, selon l'agence de presse Interfax.

La Chambre des représentants américaine a récemment approuvé de nouvelles sanctions contre l'Iran, avec notamment des limites très strictes sur l'industrie pétrolière iranienne.

Et des sénateurs américains ont appelé à un durcissement des sanctions.

De son côté, le nouveau président Hassan Rohani a déclaré mardi que l'Iran était prêt à des «négociations sérieuses sans perte de temps» avec les grandes puissances pour régler la crise du nucléaire iranien, au cours de sa première conférence de presse.

«Nous sommes absolument d'accord avec ce qu'il a dit. Régler ce problème, comme tout autre problème, ne doit pas se faire via des ultimatums, mais sur la base d'un respect du partenaire, et cette base existe dans le cadre des négociations» au sein du groupe 5+1, a souligné M. Lavrov.

Le groupe 5+1 rassemble les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU - la Chine, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Russie - et l'Allemagne.

Élu le 14 juin dès le premier tour pour un mandat de quatre ans, M. Rohani, un religieux modéré, est devenu le septième président d'Iran. Il succède à Mahmoud Ahmadinejad, dont les huit ans de présidence ont été marqués par de fortes tensions avec l'Occident, en particulier sur le nucléaire.

Le nouveau président a prôné une «entente constructive avec le monde» pour régler cette crise et obtenir la levée progressive des sanctions économiques occidentales qui frappent durement l'économie de son pays.

Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir mettre au point une bombe atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran nie farouchement.