La Maison-Blanche a déclaré mardi que le président afghan Hamid Karzaï, jusque-là opposé à l'ouverture d'une représentation politique officielle des talibans au Qatar, était parvenu à s'entendre avec Barack Obama en faveur d'une telle démarche.

Lors d'un appel téléphonique, les deux dirigeants ont affirmé «leur soutien à un bureau à Doha en vue de mener des négociations entre le Haut conseil pour la paix (HCP) et des représentants officiels des talibans», écrit la Maison Blanche dans un communiqué.

Le HCP est une instance gouvernementale créée par M. Karzaï pour tenter de rallier les talibans à la paix.

Les deux présidents ont par ailleurs discuté de la tenue des élections en 2014, et «réaffirmé que des élections libres, justes et crédibles seraient essentielles pour le futur du pays», indique le communiqué.

L'envoyé spécial américain pour l'Afghanistan et le Pakistan, James Dobbins, s'était entretenu lundi à Kaboul avec Hamid Karzaï sur les négociations de paix avec les talibans.

Signe de la volonté américaine de calmer la récente colère de Karzaï, il y avait déclaré que Washington était «scandalisé» par la façon dont les talibans avaient ouvert leur bureau: «L'utilisation du nom Emirat islamique» (appellation du gouvernement taliban avant sa chute en 2001, ndlr), «les symboles (et) les signes» brandis par les talibans à l'ouverture du bureau de Doha sont «incompatibles avec ce qui avait été convenu», a-t-il déclaré à des journalistes à l'issue de la rencontre.

M. Karzaï n'avait guère apprécié que Washington annonce l'envoi d'émissaires à Doha quelques heures après l'ouverture, la semaine dernière, de ce bureau dont il contestait la légitimité.

La fureur de Kaboul a finalement été qualifiée de «justifiée» par M Dobbins, qui a tenté ensuite de réchauffer les relations entre les deux pays en appelant le Qatar à intervenir.

«Nous avons contacté le gouvernement du Qatar, nous avons protesté et nous leur avons demandé de prendre des mesures pour y remédier et ils les ont prises», avait-il dit. Le drapeau des talibans a en effet été retiré, et la police qatarie a emporté le mât sur lequel il avait été levé, selon la présidence afghane.