Vingt-quatre personnes ont péri samedi dans une série d'attaques en Irak, dont 15 dans un attentat suicide devant une mosquée chiite au nord de Bagdad, selon des sources au sein des services médicaux et de sécurité.

Un kamikaze s'est fait exploser samedi soir devant une mosquée chiite à Taji, au nord de la capitale, tuant 15 personnes et en blessant 31 autres, ont indiqué un responsable du ministère irakien de l'Intérieur et des sources médicales.

L'attentat s'est produit vers 12h (heure de l'Est) devant la mosquée al-Rahmane, dans cette localité majoritairement sunnite.

À Mossoul, la grande ville du nord, un kamikaze a fait exploser une voiture remplie d'explosifs près d'une patrouille de police, tuant quatre personnes, dont un policier.

Dans la ville ethniquement mixte de Touz Khourmatou, située dans une zone que se disputent le gouvernement de Bagdad et le Kurdistan irakien, des hommes armés ont ouvert le feu sur une patrouille de police, tuant trois policiers et en blessant un quatrième, selon ces sources.

Et dans la ville majoritairement sunnite de Tikrit, d'autres insurgés ont tiré sur des ouvriers attendant près d'un silo à grain, en tuant deux et en blessant quatre, ont indiqué des responsables.

Ces attentats n'ont pas été revendiqués, mais des groupes extrémistes sunnites liés à Al-Qaïda mènent régulièrement des attaques contre les chiites et les forces de sécurité dans la perspective de déstabiliser le pays.

Mardi dernier, deux kamikazes avaient fait détoner leurs ceintures explosives dans un lieu de culte chiite à Bagdad, tuant au moins 31 personnes.

L'Irak connaît depuis le début de l'année un regain de violences, coïncidant avec une mobilisation sunnite contre le gouvernement de Nouri al-Maliki, accusé d'accaparer le pouvoir.

À ce mouvement de grogne s'ajoute une paralysie totale des rouages politiques, qui attise les ardeurs des insurgés, selon les experts.

En mai, plus d'un millier de personnes ont péri dans des attentats, le mois le plus meurtrier depuis 2008, selon les Nations unies.

Leur représentant dans le pays, Martin Kobler, a prévenu que l'Irak était « prêt à exploser » et risquait de renouer avec le conflit confessionnel des années 2006-2007.