Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a appelé lundi le nouveau président iranien Hassan Rohani à nouer «une nouvelle relation» avec la communauté internationale en parvenant à «un règlement négocié» de la question nucléaire.

«Le gouvernement espère qu'après l'élection du Dr Rohani, le gouvernement iranien saisira l'occasion de nouer une nouvelle relation avec la communauté internationale en faisant tous les efforts possibles pour parvenir à un règlement négocié de la question nucléaire», a déclaré M. Hague au Parlement britannique.

«Si l'Iran est prêt à faire ce choix, nous sommes prêts à répondre de bonne foi», a-t-il dit, ajoutant: «notre engagement à rechercher un règlement pacifique et diplomatique de ce différend est sincère».

«L'Iran ne doit pas douter de notre détermination à empêcher la prolifération nucléaire au Moyen-Orient et à faire davantage pression par le biais des sanctions internationales si ses dirigeants devaient choisir de ne pas emprunter cette voie», a-t-il néanmoins mis en garde.

Les négociations de l'Iran avec le groupe des 5+1 (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) achoppent depuis plusieurs années sur la question de la suspension de l'enrichissement de l'uranium. Les Occidentaux et Israël redoutent que Téhéran veuille pousser l'enrichissement de l'uranium à un niveau suffisant pour fabriquer l'arme atomique (soit à 90%), ce que l'Iran dément.

Le président élu Hassan Rohani s'est prononcé contre tout arrêt du programme d'enrichissement d'uranium par l'Iran, au coeur des inquiétudes des grandes puissances, au cours de sa première conférence de presse lundi à Téhéran.

Il a assuré qu'il existait cependant «de nombreuses voies pour établir la confiance» avec les Occidentaux, car l'Iran allait «faire (preuve de) plus de transparence pour montrer que (ses) activités sont conformes aux règles internationales».

Concernant le conflit en Syrie, William Hague a estimé qu'«un rôle constructif de l'Iran serait le bienvenu», jugeant néanmoins que «la politique iranienne actuelle était à l'opposé».

«Il y a une abondance de preuves de la participation iranienne dans les meurtres, les tortures et les abus commis par le régime (du président syrien Bachar al-)Assad», a-t-il souligné.

M. Hague a précisé que la réouverture de l'ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran, fermée en 2011, n'était pas à l'ordre du jour.

Hassan Rohani, un religieux modéré, a créé la surprise samedi en remportant dès le premier tour la présidentielle iranienne avec 50,68% des voix, une victoire qui marque le retour des modérés et des réformateurs au gouvernement après une longue traversée du désert.