Un candidat réformiste a annoncé mardi qu'il se retirait de l'élection présidentielle de cette semaine en Iran, donnant son appui à un candidat centriste dont la campagne a pris de l'élan au cours des derniers jours.

La décision de Mohammad Reza Aref, un ancien vice-président, est considérée comme un coup de pouce majeur pour Hasan Rowhani, qui fera désormais face à cinq adversaires à l'élection de vendredi.

Le site Internet de M. Aref a indiqué qu'il avait pris sa décision après les appels en ce sens de l'ex-président réformiste Mohammad Khatami. La télévision et des médias officiels ont également annoncé qu'il se retirait de la course.

M. Aref a déclaré qu'il avait reçu un message de M. Khatami lui disant que le maintient de sa candidature à l'élection du 14 juin n'était «pas dans l'intérêt» des réformistes iraniens.

Peu après l'annonce, M. Khatami a diffusé un message félicitant M. Aref et appelant tous les réformistes à voter pour M. Rowhani.

L'ancien président est considéré comme le père du mouvement de réforme en Iran. M. Aref est l'un de ses proches alliés depuis la fin des années 1990.

M. Rowhani est lui aussi proche de M. Khatami, mais également d'un autre ancien président, Akbar Hashemi Rafsanjani, qui a été exclu de l'élection présidentielle par un groupe de surveillance constitutionnelle dirigé par les religieux.

Zahra Mostafavi, fille du fondateur de la République islamique, l'ayatollah Khomenei, a annoncé qu'elle appuyait la candidature d'Hasan Rowhani.

«M. Rowhani est le candidat préféré», a-t-elle écrit dans un communiqué. Mme Mostafavi dirige une association de femmes iraniennes.

Lundi, un candidat conservateur avait retiré sa candidature pour éviter la division du vote des électeurs conservateurs.

La loi électorale iranienne prévoit que si aucun candidat n'obtient la majorité au premier tour, les deux candidats ayant obtenu le meilleur score s'affronteront dans le cadre d'un deuxième tour.

Le scrutin vise à choisir un remplaçant au président actuel, Mahmoud Ahmadinejad, qui ne peut briguer un troisième mandat en vertu de la loi.

Ce sera un test pour l'establishment iranien dominé par les religieux, après la réélection contestée de M. Ahmadinejad en 2009, qui avait été marquée par des manifestations et une violente répression contre les réformistes, dont plusieurs sont toujours en prison.