Un responsable de l'opposition, militant des droits de l'Homme, a été enlevé par un groupe armé dans la ville syrienne de Raqa (nord), a affirmé lundi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'OSDH a condamné le rapt de cet avocat, Abdoullah al-Khalil, qui se trouve à la tête du conseil municipal de Raqa, et exigé «sa libération immédiate».

M. Khalil a été enlevé dimanche matin alors qu'il quittait les locaux du conseil municipal, a précisé l'ONG, qui s'appuie sur un large réseau de militants, médecins et avocats à travers le pays.

Les troupes du régime ne sont pas entrées depuis mars dans Raqa, première et seule capitale provinciale à être tombée aux mains des rebelles depuis le début de la révolte populaire contre le président Bachar al-Assad en mars 2011.

Le conseil municipal, dirigé par M. Khalil, a travaillé avec les groupes rebelles et oeuvré pour le retour à une vie civile, malgré les raids aériens fréquents menés par le régime.

M. Khalil avait été retenu du 3 février au 28 mars 2012 par les forces de sécurité syriennes, selon Amnesty International.

Un militant à Raqa a accusé des islamistes radicaux, refusant de se retirer de secteurs résidentiels de la ville, d'être derrière le rapt.

M. Khalil, également connu sous le nom d'Abou Sara, «a été enlevé seulement quelques jours avant de nouvelles élections du conseil municipal. Je pense que la seule façon pour qu'il soit libéré est qu'une sorte d'accord soit conclu», a déclaré le militant, s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

Il a précisé que plusieurs autres personnalités locales avaient été enlevées ou tuées récemment dans le secteur.

«Auparavant, les gens aimaient (les groupes rebelles islamistes) Ahrar al-Sham et Al-Nosra. (Mais) maintenant, ils nous volent notre pays», a-t-il dénoncé, en faisant par ailleurs état de tensions et rivalités entre ces groupes.