Des inconnus ont peint des inscriptions menaçantes dans la cage d'escalier et sur la porte de l'appartement d'une juive religieuse qui milite pour le droit de ses consoeurs à prier au Mur des Lamentations dans la Vieille ville de Jérusalem, a-t-on appris auprès de cette féministe.

«C'est perturbant, effrayant et triste», a déclaré à l'AFP Peggy Cidor, une militante de longue date de l'association des «Femmes pour le Mur».

Des slogans tels que «Les Femmes du Kotel (le Mur des Lamentations en hébreu) sont maléfiques». «Peggy ton heure viendra» et «Jérusalem est sacré» ont été badigeonnés à la peinture noire sur la porte de son appartement. Une inscription en hébreu faisant allusion à la campagne de vengeance dite du «prix à payer» a également été retrouvée.

Des colons extrémistes ainsi que des activistes d'extrême droite mènent sous l'appellation de «Tag Méir» («Le prix à payer») des agressions et exactions antipalestiniennes et anti-arabes notamment contre des lieux de culte musulman et chrétien, ou en visant des militants pacifistes israéliens.

Les «Femmes pour le Mur» font campagne depuis 20 ans pour obtenir le droit de prier comme elles l'entendent au Mur des Lamentations, à haute voix, en portant le châle de prière et des phylactères et en lisant la Torah, une manière de prier traditionnellement réservée aux hommes.

Les femmes avaient jusqu'alors le droit de prier au pied du Mur des Lamentations, site sacré du judaïsme, mais en silence et à l'écart. Et celles qui agissaient autrement étaient arrêtées par la police ou importunées par les observants ultra-orthodoxes.

Mais le 10 mai, à la suite d'une décision de justice, les militantes féministes juives ont été autorisées pour la première fois sous la protection de la police à prier devant le Mur, où un millier d'ultra-orthodoxes ont tenté d'entraver leur action.

Les actes de vandalisme découverts lundi ont été condamnés par le maire de Jérusalem Nir Barkat ainsi que par le rabbin du Kotel Shmuel Rabinovitz.

Peggy Cidor a critiqué les dirigeants de la communauté juive ultra-orthodoxe et mis en garde contre une escalade des attaques contre «les Femmes du Mur».

«Si les ultra-orthodoxes ne comprennent pas qu'il s'agit d'un blasphème, nous devrons faire face à des choses terribles, beaucoup plus graves qu'une cage d'escalier souillée», a-t-elle averti.