L'Iran a autorisé l'agence de presse Reuters a rouvrir son bureau de Téhéran, dont les activités avaient été «suspendues» en mars 2012 après la diffusion d'un reportage dénoncé par le régime, a annoncé samedi le vice-ministre de la Culture.

«Le tribunal a autorisé Reuters à ouvrir son bureau à Téhéran», a déclaré Mohammad Jafar Mohammadzadeh, cité par l'agence Isna.

«Le ministère a informé la semaine dernière la direction de Reuters qu'elle pouvait reprendre ses activités en Iran», a-t-il ajouté.

L'agence Reuters avait été reconnue coupable fin septembre 2012 de «propagande contre le régime» et d'avoir «publié de fausses informations pour perturber l'opinion publique», après un reportage vidéo diffusé en février 2012 intitulé «des milliers de femmes ninjas s'entraînent pour devenir les assassins de l'Iran».

L'agence de presse, qui dépend du groupe Thomson Reuters basé à New York, avait modifié le titre quelques jours plus tard après des protestations de Téhéran, avant de retirer le reportage. Les autorités avaient néanmoins retiré peu après leur accréditation à tous les journalistes de l'agence à Téhéran, et suspendu ses activités en Iran.

Le rédacteur en chef central de Reuters, Stephen Adler, avait affirmé au New York Times que l'erreur dans le titre n'était pas malveillante, ajoutant: «je ne vois pas d'erreur factuelle dans le reportage».

Les autorités iraniennes surveillent de manière régulière et limitent fortement les activités des journalistes étrangers dans le pays. Les médias iraniens et étrangers travaillent sous la tutelle du ministère de la Culture et de la guidance islamique.