Un colon israélien a été assassiné à coups de couteau mardi matin par un Palestinien au sud de la ville de Naplouse (nord de la Cisjordanie), ce qui a déclenché des heurts entre Israéliens et Palestiniens dans la région, selon la police et des témoins.

«Un Palestinien a poignardé un Israélien assis à une station d'autobus près du carrefour de Tapouach et l'a tué», a déclaré à l'AFP la porte-parole de la police, Louba Samri.

«Il s'est saisi de l'arme (de la victime) et s'en est servi contre les gardes-frontières qui se trouvaient à proximité et avaient commencé à tirer dans sa direction. Ces derniers l'ont blessé et neutralisé», a-t-elle expliqué, en précisant qu'il avait «été évacué vers un hôpital israélien».

Selon la police israélienne, la victime décédée est un Israélien de 32 ans, Eviatar Borovsky, père de cinq enfants et habitant l'implantation de Yitzhar, dans le nord de la Cisjordanie.

«Je tiens à exprimer ma douleur et le chagrin de toute la nation à la famille d'Eviatar Borovsky», a déclaré le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou dans un communiqué.

«Le terroriste auteur de l'assassinat a été capturé et nous continuerons à agir aussi sur ce front pour protéger nos citoyens», a-t-il assuré.

L'auteur présumé de l'attaque est un Palestinien originaire de la région de Toulkarem (nord de la Cisjordanie), Salam Mohammad al-Zaghala, âgé de 23 ans, libéré d'une prison israélienne le mois dernier après avoir purgé une peine de trois ans, ont précisé des sources de sécurité palestiniennes.

Peu après l'incident, des colons ont afflué sur le lieu de l'attaque et ont attaqué des voitures palestiniennes à coups de pierres, a témoigné un correspondant de l'AFP sur place.

Par ailleurs, des colons de Yitzhar ont caillassé un bus scolaire palestinien près du village de Burin, dans la même région, faisant des blessés légers, selon des sources sécuritaires palestiniennes.

Cinq colons ont été arrêtés, a précisé la porte-parole de la police.

«Après 18 mois de calme, un Palestinien a attaqué un Israélien et l'a poignardé pour s'emparer de son arme», a expliqué aux journalistes le capitaine Barak Raz, porte-parole de l'armée israélienne pour la Cisjordanie.

«Cela renforce notre évaluation selon laquelle la menace que représente le terrorisme est toujours présente», a souligné le porte-parole militaire.

Un porte-parole des colons de la région, David Ha'ivri, a fait part de leur «colère», en «exigeant des forces de sécurité israéliennes qu'elles assurent notre sécurité».

«Nous attendons qu'Israël et la communauté internationale sanctionnent l'Autorité palestinienne qui soutient et encourage le terrorisme», a-t-il commenté.

La dernière attaque meurtrière contre un Israélien en Cisjordanie remonte à septembre 2011. Des Palestiniens avaient jeté des pierres sur le véhicule d'un colon israélien, qui avait perdu le contrôle de sa voiture et avait trouvé la mort ainsi que son enfant, âgé de 18 mois.

En mars 2011, un couple et trois de leurs enfants avaient été tués à coups de couteau à leur domicile dans la colonie d'Itamar, dans le nord de la Cisjordanie.

Le carrefour de Tapouach, près de Naplouse, où se croisent quotidiennement Palestiniens, soldats et colons, a été le théâtre de violences ces dernières années, dont une attaque au couteau en janvier au cours de laquelle un Israélien avait été blessé.

Raid israélien sur Gaza: un salafiste tué 



Un Palestinien a été tué mardi matin et un autre blessé lors d'un raid aérien israélien sur la ville de Gaza, ont indiqué les services des urgences dans le territoire palestinien gouverné par le Hamas.



Israël a confirmé le raid, précisant dans un communiqué militaire avoir visé «un terroriste du djihad mondial», membre de la mouvance salafiste, impliqué selon l'armée dans le tir de deux roquettes le 17 avril à partir du Sinaï égyptien sur la ville israélienne d'Eilat, qui n'avaient pas fait de victime.

«Un homme d'une vingtaine d'années a été tué et un autre blessé par une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Chati», situé dans l'ouest de la ville de Gaza, a déclaré à l'AFP Achraf al-Qoudra, le porte-parole des services d'urgences palestiniens.

Selon des témoins, le tué appartenait à un groupe salafiste radical et s'appelait Haïtham al-Masshal. Il circulait à moto près d'un camp de la branche armée du Hamas au moment de la frappe.

L'armée israélienne l'a identifié comme étant «Haïtham Ziad Ibrahim Masshal, 24 ans, un habitant du camp de réfugiés de Chati qui a fait partie de diverses organisations terroristes djihadistes salafistes».

«Il a aidé le Majlis Choura al-Moujahidine dans les environs de Jérusalem», et a «été impliqué le 17 avril dans le tir par l'organisation du Majlis Choura de roquettes sur la ville d'Eilat, dans le sud d'Israël», selon le texte.

Le premier ministre Nétanyahou a assumé la responsabilité de cette opération, dans un communiqué de ses services.

«Aujourd'hui, nous avons touché un de ceux qui sont impliqués dans les tirs de roquettes contre Eilat. J'avais dit que nous ne laisserions pas passer cet incident», a-t-il rappelé, selon le texte.

«Nous n'acceptons pas une pluie intermittente de tirs (en provenance) de la bande de Gaza ou du Sinaï», a-t-il prévenu.

Le «Majlis Choura al-Moujahidine dans les environs de Jérusalem», groupe salafiste basé à Gaza, avait revendiqué le tir de deux roquettes sur Eilat, le justifiant par la mort d'un prisonnier palestinien d'Israël et de deux adolescents tués par l'armée israélienne en Cisjordanie.