Les Nations unies prévoient qu'au moins trois fois plus de Syriens devront fuir leur pays durant l'année qui vient, et demandent au Canada et au reste de la planète de donner davantage pour juguler la catastrophe humanitaire prenant de l'ampleur.

Muhannad Hadi, le coordonnateur d'urgence du Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU en Syrie, se trouvait vendredi à Ottawa pour livrer ce message au gouvernement canadien, et pour informer les responsables des plus récents développements d'une crise qui, dit-il, ne risque pas de finir de sitôt.

Selon M. Hadi, le million de réfugiés syriens actuellement installés dans des pays voisins comme la Jordanie, le Liban et la Turquie, pourraient se multiplier pour atteindre trois millions d'ici la fin de l'année. En ce qui concerne les 2,5 millions de Syriens déplacés à l'intérieur des frontières nationales, M. Hadi a mentionné que le PAM prévoyait que ce nombre pourrait grimper à six millions.

S'il affirme que le Canada a certainement collaboré en versant 48 millions de dollars en aide humanitaire, il mentionne également que si les donateurs de partout au monde - y compris le Canada - n'offraient pas plus d'aide financière, les réfugiés et les déplacés syriens finiraient simplement par avoir faim.

Chaque lundi matin, précise M. Hadi, le PAM doit débourser 19 millions de dollars pour nourrir les Syriens à l'intérieur et à l'extérieur du pays pour la semaine à venir. Le total atteindra plus de 100 millions de dollars à la fin du mois de juin.

M. Hadi a brossé un portrait de la situation dans un hôtel du centre-ville d'Ottawa avant d'assister à une série de rencontres, dont une à l'Agence canadienne de développement international.

Environ 70 000 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre civile, il y a deux ans.

En 2012, le Canada a versé 3,5 millions $ aux opérations du PAM en Syrie et 4 millions de dollars pour aider les Syriens réfugiés dans les pays voisins.

Ottawa vient de confirmer un financement supplémentaire de 6,5 millions de dollars pour la Syrie et une somme additionnelle de 4 millions de dollars pour les efforts régionaux, ont mentionné des responsables onusiens.