La Maison-Blanche a rejeté sans appel lundi les propos du président afghan Hamid Karzaï selon lesquels les talibans seraient les alliés objectifs des États-Unis, qualifiant ces accusations de «catégoriquement» fausses.

«C'est catégoriquement faux, et personne ne le pense», a déclaré le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney, interrogé lors de son point de presse quotidien sur cette énième escarmouche verbale entre le dirigeant afghan et Washington.

Dans un discours dimanche, Hamid Karzaï a accusé les États-Unis et les talibans de discuter hors du pays, dans le dos des autorités afghanes.

Évoquant deux attentats suicide commis par les talibans la veille à Kaboul et à Khost (est), il a estimé que «les bombes qui ont été activées n'ont pas servi à montrer leur force à l'Amérique, mais à la servir. Cela a servi la rhétorique (américaine) pour l'après-2014, qui cherche à nous effrayer en nous disant que s'ils (l'armée américaine) ne restent pas ici, notre peuple sera éliminé».

Justement en visite en Afghanistan, le nouveau secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a dit avoir rejeté ces accusations lors d'un entretien en tête-à-tête dimanche avec le dirigeant. Mais il a aussi estimé que des «problèmes» politiques pouvaient expliquer la sortie de M. Karzaï.

De son côté, M. Carney a affirmé que «nos soldats et soldates, depuis près de 12 ans, ont consenti à beaucoup de sacrifices pour l'Afghanistan (...) et parvenir à nos objectifs» dans la lutte contre Al-Qaïda.

«Soutenir quelque violence que ce soit, en particulier contre des civils, serait la dernière chose que nous ferions», a-t-il insisté.