Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a relativisé les critiques formulées dimanche par Hamid Karzaï, qui laissé entendre que les talibans étaient des alliés objectifs des troupes américaines, estimant que le président afghan «a des problèmes» politiques.

«Il a sa façon d'agir, il a des problèmes», a réagi le patron du Pentagone à l'issue d'un entretien et d'un dîner avec le président afghan à l'occasion de sa première visite officielle dans le pays où sont déployés 66 000 militaires américains.

Mais le nouveau chef du Pentagone a jugé que «ce ne sont pas des problèmes que nous ne pouvons régler». «Nous verrons mais je suis confiant», a-t-il ajouté.

Dans un discours dimanche, Hamid Karzaï a accusé les États-Unis et les talibans de discuter hors du pays dans le dos des autorités afghanes.

Evoquant deux attentats suicide commis par les talibans la veille à Kaboul et à Khost, il a estimé que «les bombes qui ont été activées n'ont pas servi à montrer leur force à l'Amérique, mais à la servir. Cela a servi la rhétorique (américaine) pour l'après-2014, qui cherche à nous effrayer en nous disant que s'ils (l'armée américaine) ne restent pas ici, notre peuple sera éliminé».

Le secrétaire américain à la Défense a dit aux journalistes avoir rejeté ces accusations lors de son entretien avec Hamid Karzaï.

«J'ai dit au président que ce n'était pas vrai que les États-Unis travaillaient de façon unilatérale avec les talibans à essayer de négocier quoi que ce soit», a-t-il précisé, tout en jugeant que tout processus de paix devait être initié et conduit par les Afghans.

«Je sais que ce sont des questions difficiles pour le président Karzaï et les Afghans. J'ai été un homme politique, donc je peux comprendre le type de pression que les dirigeants de pays subissent continuellement», a estimé l'ancien sénateur républicain du Nebraska