Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a entamé dimanche l'ultime semaine pour former son nouveau gouvernement, qui devrait être présenté quelques jours avant la visite historique du président américain Barack Obama.

Le temps presse pour M. Nétanyahou, qui a obtenu un deuxième et dernier délai du président Shimon Peres afin de constituer son cabinet avant le 16 mars, faute de quoi le président pourrait choisir un autre candidat pour tenter de constituer une majorité.

Selon les médias israéliens, la composition du gouvernement pourrait être prête mardi, mais le protocole veut que le Premier ministre en informe d'abord M. Peres, qui ne rentrera que mercredi d'une visite en Europe. Le cabinet devra ensuite obtenir l'investiture du Parlement.

M. Nétanyahou, qui dirige aussi le parti Likoud (droite), a déclaré dimanche qu'un accord avait été conclu sur les «grandes lignes du programme de gouvernement», mais que les discussions se poursuivaient sur la répartition des portefeuilles.

Il veut cependant conclure la procédure avant la visite de M. Obama, sa première en tant que président des Etats-Unis, en Israël et dans les Territoires palestiniens, qui devrait débuter le mercredi 20 mars.

Soumis à cette double pression, le Premier ministre a accéléré les tractations et s'est finalement résigné à sceller une alliance avec Yaïr Lapid, chef du parti centriste laïc Yesh Atid, surprenant deuxième au scrutin de janvier (19 élus), et Naftali Bennett, dirigeant du Foyer juif, parti nationaliste religieux qui a lui aussi réalisé une percée (12 députés).

Mais les médias ont fait état d'une crise de dernière minute entre les équipes de négociateurs du Likoud et de Yesh Atid au sujet d'un projet de loi controversé qui obligerait les jeunes religieux ultra-orthodoxes à faire un service militaire ou civil, dont ils sont pour l'instant exemptés dans leur grande majorité.

Réunion nocturne

Tard dimanche soir, M. Nétanyahou a reçu MM. Lapid et Bennett à sa résidence de Jérusalem afin d'aplanir les divergences. Aucune information n'a filtré sur la rencontre mais les négociateurs des trois partis poursuivaient leurs tractations dans la nuit de dimanche à lundi.

Avant d'entrer en réunion, M. Bennett a espéré qu'une nouvelle coalition serait formée «dans les prochaines heures ou les prochains jours», selon les médias locaux.

«Il ne fait aucun doute qu'il y aura un (nouveau) gouvernement cette semaine», a assuré l'ex-ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, dont le parti nationaliste Israël Beiteinou a fait liste commune avec le Likoud de M. Nétanyahou (31 députés).

L'ancien chef de la diplomatie Tzipi Livni, à la tête d'un autre parti centriste, HaTnouha (6 élus), a déjà obtenu le ministère de la Justice ainsi que la direction d'une équipe chargée des négociations, au point mort depuis 2010, avec les Palestiniens.

Par ailleurs, Shaul Mofaz, dirigeant de l'ex-grand parti de centre droit Kadima qui s'est effondré (2 élus), devrait à son tour rallier le futur gouvernement.

Affaibli lors des élections du 22 janvier, M. Nétanyahou a dû renoncer à maintenir au gouvernement les partis religieux ultra-orthodoxes (19 députés au total), ses alliés «naturels», selon son expression, en raison principalement du veto de Yaïr Lapid, qui réclame la conscription pour tous.

Les médias ont d'ores et déjà présenté la liste des futurs ministres : la Défense devrait revenir à Moshé Yaalon, ancien chef d'état-major, considéré comme un faucon du Likoud.

M. Nétanyahou pourrait prendre à titre provisoire le portefeuille des Affaires étrangères, en attendant la fin du procès pour fraude et abus de confiance d'Avigdor Lieberman, à qui ce poste a été promis.

Yaïr Lapid, un ancien journaliste vedette de la télévision, devrait hériter des Finances et Naftali Bennett du Commerce et de l'Industrie.

C'est un «dur» de la colonisation, Uri Ariel, numéro deux du Foyer juif, qui devrait s'occuper de l'Habitat, ministère supervisant aussi la construction dans les colonies.