Les talibans ont revendiqué mercredi deux attaques contre les forces de sécurité afghanes ayant fait au mois 16 morts à Ghazni (centre) et une dizaine de blessés dans la capitale Kaboul.

«Les insurgés ont tué dix policiers et sept civils à un point de contrôle dans le district local d'Andar» de Ghazni, a déclaré à l'AFP Musa Khan Akbarzada, le gouverneur de la province. Un autre haut responsable afghan a confirmé l'attaque, mais en faisant état de 16 morts.

«Nous ne savons pas encore comment ces policiers et ces civils ont été tués. Nous avons dépêché sur place une délégation afin de faire la lumière sur cet incident», a ajouté le gouverneur sans épiloguer.

«Selon nos premières informations, les victimes ont été empoisonnées, puis tuées par balle, mais nous devons encore attendre les conclusions de notre équipe d'enquête sur place», a dit le général Alishah Ahmadzaï, responsable des unités de police de proximité.

Les talibans afghans ont revendiqué cette attaque contre les forces de sécurité afghanes, appelées à prendre le relais des soldats occidentaux au terme de la mission de l'OTAN à la fin de 2014, de même que l'attentat-suicide dans la capitale Kaboul contre un autobus militaire.

Tôt mercredi matin, un kamikaze à pied s'est fait exploser près d'un bus dans l'ouest de Kaboul, a dit le porte-parole de la police municipale Hashmatullah Stanikzaï. Dix personnes ont été blessées, six employés du ministère de la Défense et quatre civils, a-t-il ajouté, révisant ainsi à la hausse un premier bilan faisant état de six blessés.

L'assaillant a fait exploser sa ceinture explosive à distance de l'autobus ce qui pourrait expliquer l'absence de morts, a suggéré le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur.

Les photos prises par l'AFP montrent toutefois que l'arrière du vieux bus allemand rouge et blanc visé par le kamikaze est resté intact, alors que les soutes ont été soufflées.

«Je me tenais de l'autre côté de la rue quand j'ai vu un homme portant un parapluie (il neigeait, NDLR) s'approcher du bus et se glisser dessous. J'ai d'abord pensé que c'était un chauffeur. Puis il y a eu une explosion», a raconté un témoin à Tolo News, la principale chaîne d'informations afghane.

L'Afghanistan avait connu une brève accalmie depuis un mois, mais les attentats se succèdent depuis dimanche.

Malgré onze années de présence internationale et plus de 130 000 soldats étrangers sur le terrain au plus fort de l'engagement, l'insurrection menée par les talibans n'a toujours pas été matée en Afghanistan.

Les insurgés talibans, surtout actifs dans le sud et l'est du pays, visent de plus en plus les forces de sécurité locales, appelées à assurer la protection du territoire au départ des troupes internationales. «Depuis le début de l'année, les objectifs sont essentiellement afghans, même si l'OTAN reste une cible», a indiqué une source de sécurité occidentale.

Quelque 352 000 soldats et policiers, formés à marche forcée par l'OTAN, seront à terme à l'oeuvre dans tout l'Afghanistan. En les visant, les talibans tentent d'affaiblir un État afghan vacillant et de dissuader d'éventuelles recrues.