L'Iran a tenté de se procurer des milliers de petits aimants spéciaux en Chine pour ses installations nucléaires, dans le but d'accélérer ses recherches pour obtenir une arme nucléaire, selon un rapport américain.

Selon ce rapport réalisé par David Albright, un scientifique américain spécialisé dans les questions nucléaires et rattaché à l'Institut des sciences et de la sécurité internationale (Isis), cette tentative illustre clairement le fait que la Chine est un lieu de transit important pour le programme nucléaire iranien.

Le rapport explique comment une société écran iranienne a utilisé un site internet chinois pour essayer de se procurer 100 000 aimants de forme circulaire, des composants importants notamment pour les centrifugeuses dans les installations nucléaires iraniennes.

Les sanctions imposées à Téhéran par les Nations unies fin 2011 interdisent toute exportation de ce type vers l'Iran.

Deux aimants étaient nécessaires pour chacune des 50 000 centrifugeuses de première génération utilisées pour enrichir l'uranium dans les usines iraniennes.

Le rapport de M. Albright souligne que l'Iran essayait «d'augmenter considérablement» son parc de centrifugeuses de première génération, même si le pays construit également des machines plus perfectionnées.

«La Chine doit faire plus pour montrer qu'elle est un membre responsable dans l'économie globale», insiste le rapport. «Le pays devrait notamment essayer d'enrayer les réseaux de contrebande iraniens».

L'Isis ne précise pas si l'Iran a pu trouver en Chine les pièces qu'elle cherchait.

Le Washington Post, qui a le premier fait état jeudi de ce rapport, a cité un diplomate européen ayant une bonne connaissance du dossier iranien soulignant que Téhéran essayait d'avancer rapidement pour obtenir l'arme nucléaire.

«Chaque pas en avant rend la situation potentiellement plus dangereuse», a dit ce diplomate sous couvert d'anonymat.

Ce rapport de l'Isis augmente les inquiétudes à propos du programme nucléaire controversé de l'Iran. Téhéran affirme travailler sur du nucléaire civil, mais ne veut pas que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) vérifie ses installations. Les puissances occidentales redoutent que la république islamique ne cherche en fait à se doter de l'arme nucléaire.

Le sujet sera l'un des premiers abordés par Barack Obama le mois prochain, lors de sa visite en Israël.