L'ONU s'est inquiétée mercredi du sort des prisonniers palestiniens en Israël, en particulier de Samer Issaoui, un des quatre détenus qui observent une grève de la faim de longue durée.

Selon un communiqué, le coordinateur humanitaire de l'ONU James W. Rawley a rencontré à Ramallah (Cisjordanie) le ministre palestinien chargé du dossier des prisonniers, Issa Qaraqaë, et lui a fait part de « la préoccupation des Nations unies quant aux détenus palestiniens dans les prisons israéliennes ».

« Les deux hommes ont discuté de la situation des quatre détenus palestiniens actuellement en grève de la faim et, en particulier de l'état de santé critique de l'un d'eux, Samer Issaoui, qui jeûne depuis plus de 200 jours », a précisé le communiqué.

Les trois autres prisonniers sont Jaafar Ezeddine, Aymane Charawneh et Tariq Qadan. Les quatre Palestiniens protestent contre leur mise en détention administrative, c'est-à-dire sans charge ni procès.

Amnesty International a pour sa part appelé à une « action urgente » en faveur de Samer Issaoui (34 ans) « gravement malade, en grève depuis août 2012, dont la vie est en grave danger ». L'organisation a pressé les autorités israéliennes d'accorder un traitement médical approprié à Samer Issaoui ou à le libérer immédiatement.

Mardi, le président palestinien Mahmoud Abbas avait exhorté la communauté internationale à intervenir d'urgence en faveur des détenus palestiniens en grève de la faim.

Il avait averti que « la situation risque de devenir incontrôlable dans les Territoires palestiniens si la vie des grévistes de la faim n'est pas sauvée ».

Au printemps 2012, 1600 à 2000 détenus palestiniens d'Israël avaient participé à une grève de la faim collective qui s'était conclue par un accord le 14 mai avec l'administration pénitentiaire israélienne.

L'une de leurs principales revendications était la libération des prisonniers en détention administrative à l'expiration de la période en cours, à moins que des charges ne soient portées contre eux.

La détention administrative, une disposition controversée héritée du mandat britannique sur la Palestine, permet une incarcération sans inculpation ni jugement pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.

Dans son communiqué, M. Rawley a réitéré l'appel de l'ONU à mettre fin à la détention administrative en Israël.