Une base aérienne d'Arabie Saoudite a servi à l'attaque de drones de la CIA en septembre 2011, dans laquelle a été tué l'imam radical Anwar Al-Aulaqi, Américain accusé d'être un responsable d'Al-Qaïda, a révélé mercredi le Washington Post.

Dans un document confidentiel rendu public mardi, les États-Unis justifient leurs opérations meurtrières à l'encontre de citoyens américains s'il s'agit de responsables du réseau islamiste agissant à l'extérieur du pays.

En septembre 2011, l'imam radical Anwar Al-Aulaqi, ressortissant américain, a été abattu dans une de ces attaques d'avions sans pilote au Yémen, ainsi que deux autres Américains, dont son propre fils de 16 ans. Il était accusé par Washington d'être un propagandiste d'Al-Qaïda impliqué dans une série de tentatives d'attentats, dont celle conduite sur une compagnie aérienne américaine à Noël 2009 par un Yéménite qui avait caché des explosifs dans ses sous-vêtements.

Cette frappe a été menée par des drones de la CIA qui ont décollé d'une base secrète d'Arabie Saoudite, peut-on lire mercredi dans les colonnes du Washington Post. Le quotidien précise que la base avait été établie dans le cadre de la lutte contre Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP), filiale du réseau terroriste au Yémen.

John Brennan, qui doit être auditionné jeudi au Sénat en vue de sa nomination comme nouveau directeur de la CIA, était alors en poste en Arabie Saoudite et a joué un rôle clé dans les négociations avec Riyad pour mettre en place cette base de drones dans le pays, ajoute le Post.

Le journal de Washington précise qu'il n'avait jusqu'ici pas révélé l'existence de cette base à la demande de l'administration Obama mais qu'il s'est décidé à le faire car un autre média au courant avait prévu de la dévoiler.

John Brennan, chef sortant du contre-terrorisme de la Maison Blanche, a joué un rôle clé dans la campagne de tirs de drones américains, qui a été lancée en 2004 et s'est largement intensifiée sous la présidence Obama.

Des sénateurs républicains et démocrates viennent d'écrire au président Barack Obama en vue de l'audition de M. Brennan au Sénat pour réclamer la publication des documents juridiques autorisant Washington à tuer des citoyens américains.