L'Iran a lancé mardi un exercice naval dans le Golfe et en mènera un autre à partir de vendredi dans le détroit d'Ormuz, par où transite le tiers du trafic pétrolier mondial, pour «démontrer ses capacités navales», ont annoncé des responsables militaires.

Les Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime, ont entamé mardi un exercice naval de quatre jours dans le Golfe, a indiqué un porte-parole des Gardiens, cité par l'agence de presse Fars.

Ces manoeuvres se déroulent dans les eaux territoriales iraniennes entre Asalouyeh, près du port de Bouchehr (sud), et South Pars, un champ gazier géant partagé avec le Qatar, a précisé l'amiral Alireza Nasseri. Baptisé «Fajr 91», l'exercice a pour but de tester des «scénarios de défense et de sécurité», selon la même source.

La Marine régulière débutera de son côté vendredi un exercice baptisé «Velayat 91», qui se déroulera pendant six jours dans le détroit d'Ormuz, la mer d'Oman et jusque dans l'océan Indien, a expliqué le commandant des forces navales, l'amiral Habibollah Sayari.

Des sous-marins et des bâtiments de guerre participeront à ces manoeuvres, qui seront aussi l'occasion pour la Marine de tester des systèmes de missiles et de défense, ainsi que des méthodes de patrouille et de reconnaissance, a expliqué l'amiral lors d'une conférence de presse.

«Nous respecterons bien sûr les frontières maritimes de nos voisins et conduirons les manoeuvres selon les lois internationales», a-t-il affirmé, cité par l'agence Isna.

Selon l'amiral, l'Iran veut par ces exercices «démontrer ses capacités navales et envoyer un message de paix et d'amitié aux pays de la région».

L'Iran organise régulièrement des manoeuvres pour mettre en valeur ses capacités militaires.

La Marine iranienne, forte de 17 000 hommes, est responsable des opérations en mer d'Oman, à l'est du détroit d'Ormuz, et jusque dans le golfe d'Aden. Les forces navales des Gardiens de la révolution, responsables pour le Golfe, sont estimées à quelque 20 000 hommes.

Téhéran dénonce régulièrement la présence de «forces étrangères», notamment américaines, comme un facteur d'instabilité dans le Golfe, estimant que la sécurité doit être assurée «par les pays de la région».

Les relations entre l'Iran et les monarchies arabes du Golfe sont empreintes de méfiance, ces pays redoutant les tentations hégémoniques de leur puissant voisin persan.

Elles sont particulièrement tendues depuis plusieurs mois, l'Iran ayant prévenu qu'il attaquerait notamment les bases américaines dans le Golfe en cas de frappe israélienne contre ses sites nucléaires. Israël et les Occidentaux soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que l'Iran dément.

Téhéran a menacé à plusieurs reprises de bloquer le détroit d'Ormuz s'il était attaqué ou si ses intérêts vitaux étaient en jeu. L'une des missions des Gardiens en cas de conflit est de miner ce détroit stratégique.