L'Iran a accusé lundi le Canada de «violer ses engagements internationaux» après le retrait par Ottawa de l'Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI), groupe d'opposition en exil, de sa liste des entités terroristes.

Le Canada avait annoncé jeudi qu'il retirait l'OMPI de cette liste, suivant l'exemple de l'Union européenne et des États-Unis. Dans le même temps, Ottawa y avait intégré la «Force Qods» des Gardiens de la révolution iranienne, qui mène les opérations extérieures de la garde prétorienne du régime, affirmant qu'elle armait les talibans et le Hamas.

Le Canada «utilise la question du terrorisme comme un moyen, et viole ses engagements internationaux», a affirmé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué diffusé sur le site internet de la radio-télévision d'État Irib.

«C'est un acte dangereux qui peut affaiblir la paix et la sécurité internationale», a ajouté le ministère, ajoutant que le Canada serait tenu pour responsable de la sécurité des expatriés et intérêts iraniens «en cas d'actes de violences ou de terrorisme» de la part de l'OMPI. Le Canada compte 400 000 ressortissants iraniens ou d'origine iranienne selon Téhéran, mais seulement 120 000 selon Ottawa.

Les moudjahidines du peuple s'étaient installés en Irak pendant la guerre Iran-Irak (1980-88), avec le soutien du régime de Saddam Hussein pour mener des actions armées contre l'Iran. Ils affirment aujourd'hui avoir déposé les armes et travailler au renversement du régime islamique par des moyens pacifiques.

Selon Téhéran, le groupe est derrière la mort de «plus de 16 000 citoyens iraniens et a assassiné plusieurs responsables de la République islamique». L'organisation a aussi été impliquée dans les meurtres de citoyens américains en Iran dans les années 1970 et dans un attentat sur le sol américain en 1992.

Fidèle allié d'Israël, Ottawa est à couteaux tirés avec l'Iran et avait annoncé début septembre la suspension de ses relations diplomatiques avec ce pays, l'expulsion des diplomates iraniens en poste au Canada, et l'inscription de la République islamique sur la liste des entités «qui soutiennent le terrorisme».