Les talibans ont exigé un changement de la constitution afghane afin que celle-ci devienne intégralement conforme aux principes de l'islam, dans une déclaration reçue samedi par l'AFP, au terme d'une réunion avec les autres composantes politiques afghanes en lointaine banlieue parisienne.

«L'actuelle constitution afghane n'a pas de valeur pour nous parce qu'elle a été rédigée à l'ombre des bombardiers B52 et des envahisseurs» de la coalition de l'OTAN menée par les États-Unis, qui ont chassé les talibans fin 2001, quelques mois après les attentats du 11 septembre, d'après ce texte long de 14 pages.

L'Émirat islamique, le nom que les talibans avaient donné à l'Afghanistan du temps où ils étaient au pouvoir (1996-2001), «a besoin d'une constitution basée sur les saints principes de l'islam, de l'intérêt national, des accomplissements historiques, de la justice sociale», prétendent les talibans.

«Aucun article ne devrait aller à l'encontre des valeurs islamiques», poursuivent-ils.

Les talibans ont participé pour la première fois à une réunion inédite rassemblant les principaux protagonistes afghans, jeudi et vendredi près de Chantilly, au nord de Paris, pour des discussions informelles à huis clos sur l'avenir et le processus de paix en Afghanistan.

Les principales composantes du spectre politique et armé afghan étaient présentes à la rencontre: représentants du gouvernement du président Hamid Karzaï, de l'opposition politique, et de l'insurrection armée des talibans et du Hezb-e-islami, deuxième composante la plus importante des insurgés afghans.

Les tentatives de dialogue se multiplient à l'aurée de 2014, afin d'assurer une transition pacifique après le retrait d'Afghanistan de l'écrasante majorité des 100 000 soldats de l'OTAN encore stationnés dans le pays. Nombre d'Afghans craignent que les conflits se ravivent à ce moment.

«Les étrangers et l'administration de Kaboul ne sont pas intéressés par la paix», ont affirmé les talibans dans leur déclaration, qui les accusent de pratiquer un double langage.