Les trois étrangers enlevés vendredi dans la capitale yéménite par des hommes armés sont deux Finlandais et un Autrichien, a déclaré à l'AFP une source de sécurité, qui a évoqué la piste d'Al-Qaïda.

«Les trois étrangers enlevés sont un Autrichien et un Finlandais, deux étudiants de langue arabe à Sanaa, et une Finlandaise arrivée récemment en visite au Yémen», a déclaré la source de sécurité.

Selon le ministère autrichien des Affaires étrangères, l'Autrichien enlevé est âgé de 26 ans et aucune revendication, ni demande de rançon n'a été formulée.

Un responsable de la sécurité avait indiqué auparavant que «quatre hommes armés masqués à bord d'un véhicule ont attaqué un magasin dans le centre de Sanaa et enlevé trois touristes étrangers -- une femme et deux hommes» dans un magasin d'électronique, sans préciser leur nationalité, ni leurs ravisseurs.

«Des recherches ont été lancées pour les retrouver», avait-il ajouté.

La source de sécurité a précisé que les deux étudiants, qui poursuivent depuis quelques mois des études dans un centre de langue arabe et d'études orientales à Sanaa, et la touriste finlandaise, préparaient, au moment de leur rapt, «une sortie de Sanaa vers Aden, via Taëz», au sud de la capitale.

«Les autorités de sécurité soupçonnent Al-Qaïda d'être responsable du rapt», a déclaré la même source à l'AFP.

«Al-Qaïda a menacé il y a une dizaine de jours d'enlever des étrangers et de mener des vols à main armée dans des banques s'il n'obtient pas des autorités la libération des membres du réseau emprisonnés», a révélé la même source.

Cette source a estimé que les otages se trouveraient encore à Sanaa. «Il est peu probable que les ravisseurs aient pu sortir, avec leurs otages, de la capitale, dont les entrées et les sorties sont filtrées par les forces de sécurité».

Le Yémen est le théâtre de fréquents enlèvements d'étrangers, souvent revendiqués par des tribus, fortement armées dans ce pays, qui utilisent ce moyen de pression pour faire aboutir des revendications auprès des autorités.

Mais Al-Qaïda est également tenu responsable de rapts au Yémen, dont celui d'un diplomate saoudien, Abdallah al-Khalidi, toujours aux mains du réseau extrémiste depuis son enlèvement le 28 mars à Aden.

Des centaines de personnes ont été enlevées au Yémen ces quinze dernières années. Elles ont en grande majorité été libérées saines et sauves.

Profitant de l'affaiblissement du pouvoir central lié à la révolte populaire qui a secoué le pays en 2011 et qui a abouti en février au départ du président Ali Abdallah Saleh, les militants d'Al-Qaïda ont renforcé leur présence notamment dans le sud et l'est du pays.