La population palestinienne compte quelque 11 millions de personnes dispersées dans le monde, dont plus de cinq millions de réfugiés disséminés au Moyen-Orient.

Mercredi, le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé l'ONU à laisser les réfugiés palestiniens chassés par les combats dans le camp de Yarmouk, à Damas, à entrer dans les Territoires palestiniens.

L'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés de Palestine (UNRWA) a indiqué estimer que deux tiers, soit 100 000 des 150 000 habitants du camp, avaient fui, alors que depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011 quelque 360 000 ont été déplacés à l'intérieur du pays.

Le sort des réfugiés palestiniens constitue l'un des dossiers les plus épineux d'un éventuel règlement du conflit israélo-palestinien, plus de 60 ans après leur exode lors de la «Nakba» («catastrophe» en arabe) que représenta pour les Palestiniens la création d'Israël.

Depuis la première guerre israélo-arabe en 1948, les Palestiniens ont connu plusieurs vagues d'exil et différentes terres d'accueil. Aux 760 000 réfugiés de 1948, se sont ajoutés les centaines de milliers de déplacés de 1967.

Selon le Bureau central des statistiques palestinien, à la mi-2012, la population des Territoires palestiniens atteignait 4,29 millions (2,65 millions en Cisjordanie, Jérusalem-Est compris, et 1,64 million dans la bande de Gaza).

En Israël, 1,4 million de personnes, soit plus de 20 % de la population, appelés Arabes israéliens, sont d'origine palestinienne, étant restés sur leur terre après la création d'Israël, dont ils ont la nationalité.

Outre plus de 5 millions de réfugiés vivant dans des pays arabes (plus de deux millions en Jordanie, 1,2 million à Gaza, plus de 850 000 en Cisjordanie, 525 000 en Syrie et quelque 450 000 au Liban, selon l'UNRWA) une diaspora de plusieurs centaines de milliers de personnes a essaimé dans le monde, notamment en Amérique latine, aux États-Unis, etc..

Le statut des réfugiés diffère selon les pays. Seule la Jordanie a accordé la nationalité à un grand nombre d'entre eux. Leur situation est précaire en Syrie, bien qu'ils y bénéficient de l'essentiel des droits, et surtout au Liban, où l'accès à de nombreuses professions leur est restreint. L'émigration dans le Golfe, motivée par la recherche de travail, date des années 1960.

La résolution 194 de l'Assemblée générale de l'ONU, adoptée le 11 décembre 1948, dispose que «les réfugiés qui désirent rentrer dans leurs foyers et vivre en paix avec leurs voisins devraient y être autorisés le plus vite possible» et que «des dédommagements devraient être versés pour les propriétés de ceux qui ne veulent pas revenir».

Les Palestiniens, soutenus par les pays arabes, exigent qu'Israël reconnaisse le principe d'un droit au retour des réfugiés dans ses frontières actuelles, tout en affirmant être prêts à une application de ce droit qui ne «ne créerait pas une crise existentielle pour Israël».

Israël affirme qu'une telle reconnaissance ouvrirait la voie à un retour massif, entraînant une menace démographique pour son «caractère juif et démocratique».