Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a annoncé mercredi une profonde restructuration de l'armée d'où il a écarté des proches et partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh.

Selon la télévision d'État, M. Hadi a pris une série de décisions en vertu desquelles la puissante Garde républicaine, unité militaire d'élite commandée jusque-là par le fils aîné de M. Saleh, Ahmed, a disparu de l'organigramme de l'armée.

D'autres hauts officiers partisans de l'ex-président ont été en outre limogés, conformément à ces décisions.

Aux termes de cette restructuration qui concerne aussi l'état-major, l'armée a été répartie en quatre corps: armée de terre, armée de l'air, la marine et les gardes-frontières.

Trois nouvelles entités ont été également créées et placées sous le contrôle de la présidence de la République: la Garde présidentielle, les opérations spéciales et une unité chargée des missiles. Les forces spéciales et celles en charge des missiles relevaient jusqu'ici du général Ahmed Saleh.

En outre, le numéro deux des forces de la sécurité centrale, le général Yahia Mohamed Saleh, un neveu de l'ex-président, a été démis de ses fonctions par décret présidentiel. Il est remplacé par le général Ahmed Ali al-Maqdasi.

La 1e division blindée, commandée par le général Ali Mohsen al-Ahmar, un rival du général Ahmed Saleh, n'apparaît pas non plus dans la nouvelle structure de l'armée.

La restructuration des forces armées était l'une des dispositions majeures de l'accord sur la transition politique, en vertu duquel M. Saleh a accepté sous la pression de la rue de partir après 33 ans au pouvoir, en échange de l'immunité pour lui-même et ses proches.

Pendant la révolte populaire en 2011 contre M. Saleh, les forces armées ont connu de profondes divisions, certains militaires soutenant le régime et d'autres, dont le général Ali Mohsen al-Ahmar, se rangeaient du côté des manifestants.

Au printemps, un neveu de l'ex-président, le général Tarek Mohamed Abdallah Saleh, en charge d'une unité chargée de la protection de la présidence avait fini par démissionner après avoir refusé pendant près d'un mois son limogeage décidé par M. Hadi.

Il était alors le deuxième officier de haut rang à céder son commandement après le général Mohamed Saleh al-Ahmar, un demi-frère de l'ex-président, qui commandait la force aérienne et qui avait accepté son limogeage le 24 avril.

M. Hadi, qui a succédé en février 2012 à M. Saleh, peine à réunir une conférence de dialogue national, prévue initialement à la mi-novembre et appelée à élaborer une Constitution et préparer des élections pour février 2014, au terme d'une transition de deux ans.

Cette transition bute sur la difficulté de restructurer les forces armées et de sécurité, qui souffrent toujours des séquelles de leurs divisions entre pro et anti-Saleh.