Le ministère israélien de l'Intérieur a donné le feu vert à la construction de 1500 logements à Ramat Shlomo, un quartier de colonisation à Jérusalem-Est occupé et annexé, relançant un projet déjà condamné par Washington en 2010.

Ce projet controversé avait été gelé après avoir déclenché une grave crise diplomatique entre les États-Unis et Israël pendant une visite à Jérusalem du vice-président américain Joe Biden le 9 mars 2010.

Les autorités palestiniennes ont réagi en annonçant leur volonté de saisir le Conseil de sécurité de l'ONU.

La direction palestinienne «est sur le point de prendre des mesures importantes et nécessaires contre la colonisation israélienne, parmi lesquelles le recours au Conseil de sécurité de l'ONU, pour empêcher l'application de ces décisions», a déclaré à l'AFP le porte-parole du président Mahmoud Abbas, Nabil Abou Roudeina, joint par téléphone pendant une visite officielle à Rome.

Le négociateur palestinien Saëb Erakat a appelé pour sa part l'administration américaine à «voter pour les résolutions palestiniennes qui seront soumises au Conseil de sécurité contre la colonisation israélienne».

Le comité du ministère israélien de l'Intérieur pour la région de Jérusalem a «réduit le projet de 1600 à 1500 logements, et le plan doit être présenté à nouveau et remplir les conditions pour obtenir une approbation finale», a expliqué à l'AFP une porte-parole du ministère.

«Cela pourrait encore prendre des mois ou des années,» a précisé cette porte-parole, Efrat Orbach.

La dirigeante du parti Meretz (gauche laïque), Zehava Galon, s'est élevée pour sa part contre ce projet, affirmant dans un communiqué que «le premier ministre (Benjamin Netanyahu) est prêt à tout pour tenter d'arracher des voix au «Foyer juif» (parti d'extrême droite proche des colons), même au prix d'une crise internationale ou d'une troisième Intifada» palestinienne.

Des élections législatives anticipées sont prévues le 22 janvier en Israël.

L'annonce de ce projet est intervenue, alors que le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou essuyait une vague de critiques internationales pour sa décision de relancer un projet de construction dans le secteur «E1», près de Jérusalem, à titre de sanction contre l'accession de la Palestine au statut d'État observateur à l'ONU.

Ce projet, gelé depuis 2005 sous pression américaine, qui relierait la colonie de Maalé Adoumim à des quartiers de colonisation juive à Jérusalem-Est, couperait en deux la Cisjordanie et l'isolerait de Jérusalem-Est, compromettant la viabilité d'un futur État palestinien.

Lors d'une rencontre à Rome lundi, le chef du gouvernement italien Mario Monti et M. Abbas ont «condamné la décision israélienne de construire 3000 nouveaux logements dans les colonies de Jérusalem-Est», a indiqué le gouvernement italien dans un communiqué.

Israël considère Jérusalem comme sa capitale «unifiée et indivisible». Mais la communauté internationale ne reconnaît pas l'annexion en 1967 de Jérusalem-Est, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur État.

Quelque 340 000 Israéliens habitent dans des colonies de Cisjordanie et 200 000 autres dans des quartiers de colonisation à Jérusalem-Est, où vivent plus de 270 000 Palestiniens.