L'armée américaine conservera une «forte présence» au Moyen-Orient malgré une réorientation stratégique vers l'Asie, a déclaré mardi le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta, en visite au Koweït.        

Les États-Unis envisagent de déployer le gros de leur flotte navale et d'autres armements sophistiqués dans la région Asie-Pacifique, mais M. Panetta a souligné qu'une importante force américaine resterait sur place au Moyen-Orient.

Le ministre a tenu ces propos aux journalistes à bord de l'avion, avant son arrivée au Koweït où il devait évoquer un renforcement des relations de sécurité sur fond de tensions régionales, y compris avec l'Iran.

Il a assuré que «les États-Unis sont assez forts pour que nous puissions maintenir une forte présence au Moyen-Orient et dans le Pacifique» en même temps.

M. Panetta a cependant reconnu que Washington devait être «flexible» dans la gestion de ses forces en cette période d'austérité et qu'il n'aurait qu'un seul porte-avions au Moyen-Orient pendant deux mois pour permettre des travaux de maintenance sur un autre porte-avions, l'USS Nimitz.

Selon lui, l'armée américaine dispose toujours de près de 50 000 soldats et de bâtiments de guerre dans la région.

Mais, a-t-il ajouté, «je suis très confiant que nous allons être en mesure de maintenir les navires et les forces dont nous aurons besoin pour répondre à toute éventualité».

Les États-Unis ont déployé plus de navires et d'avions dans la région du Golfe au cours de l'année dernière après que l'Iran a menacé de fermer le détroit stratégique d'Ormuz si les pays occidentaux boycottaient ses exportations pétrolières.

Durant sa visite mardi et mercredi au Koweït, le secrétaire à la Défense doit s'entretenir avec les dirigeants koweïtiens et s'adresser aux quelque 13 500 soldats américains stationnés dans l'émirat pour les remercier de leurs services avant les fêtes de Noël.

Sa visite au Koweït est la première d'un chef du Pentagone en cinq ans.

Les États-Unis et le Koweït ont «une histoire de coopération qui remonte à la première guerre du Golfe» en 1991, a dit M. Panetta, ajoutant qu'il devait examiner avec cet «important partenaire» le renforcement de la coopération «face aux défis sécuritaires dans la région».

«Notre présence au Koweït et dans le Golfe contribue à renforcer les capacités des pays partenaires, dissuade l'agression et permet de s'assurer que nous sommes en mesure de répondre aux crises dans la région», a-t-il ajouté.

La visite du responsable américain survient au moment où le Koweït est confronté à une vague de protestations, animée par l'opposition qui réclame la dissolution du Parlement élu récemment et qu'elle juge illégitime en raison d'un amendement contesté de la loi électorale.