L'armée américaine a délivré dimanche, lors d'une opération contre des talibans dans l'est de l'Afghanistan, un médecin américain enlevé en début de semaine, a indiqué l'Isaf, la force armée de l'OTAN dans ce pays.

L'opération a été lancée après des informations indiquant que le docteur Dilip Joseph courait «un danger imminent de blessure ou de mort», a déclaré l'Isaf dans un communiqué.

Dilip Joseph avait été enlevé le 5 décembre par des talibans dans le district de Surobi, province de Kaboul.

Sept des personnes impliquées dans l'enlèvement du médecin ont été tuées lors de l'assaut donné par des forces afghanes et américaines, a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'Isaf.

Aucun détail n'a été donné sur l'enlèvement, le lieu de détention ou le déroulé de l'opération de secours.

«La mission d'aujourd'hui prouve notre détermination à combattre les talibans», a déclaré le général John Allen, commandant des forces américaines et de l'OTAN en Afghanistan. «Je suis fier de ce que les troupes américaines et afghanes aient planifié, répété et conduit avec succès cette opération. Grâce à eux, le docteur Joseph rejoindra bientôt sa famille et ses proches».

Le médecin se trouvait en Afghanistan pour aider à la construction de cliniques, a indiqué à l'AFP une source des forces de sécurité.

Le Dr Joseph avait été capturé avec un collègue afghan, libéré contre rançon ces derniers jours, alors qu'il visitait une clinique dans le district de Surobi, mais il était détenu dans la province voisine du Laghman, a indiqué à l'AFP Hazrat Mohammad Haqbeen, le gouverneur du district de Surobi.

Le district de Surobi était sous le contrôle des troupes françaises jusqu'à avril 2012, date à laquelle elles se sont retirées et ont transféré aux forces afghanes la responsabilité des opérations de sécurité sur cette zone.

Entre 80 et 100 insurgés étaient recensés dans cette région en avril, avait estimé le général Emam Nazar, ancien commandant de la 3e brigade de l'armée afghane.

«Parfois, sur la route entre Kaboul et Jalalabad, des ennemis apparaissent, mais ils ne peuvent pas nous résister. Nos forces les anéantissent. Cela s'est produit plusieurs fois, mais ils n'en sont jamais sortis vivants», avait-il raconté à l'AFP.

Les Occidentaux représentent une cible de choix pour les talibans. Même si de simples brigands pratiquent aussi les enlèvements pour des motifs pécuniaires.

Fin 2009, deux journalistes français, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, avaient été enlevés dans le district de Surobi et détenus pendant plus de 500 jours, avant d'être libérés, vraisemblablement contre une rançon.

En juin, les forces spéciales de l'OTAN avaient délivré une Britannique et une Kenyane, employées d'une association humanitaire suisse et enlevées par les talibans dans le nord-est de l'Afghanistan. Cinq de leurs ravisseurs avaient été tués.