Les juges français chargés de l'enquête sur les causes de la mort de Yasser Arafat sont arrivés dimanche à Ramallah (Cisjordanie), où la dépouille du dirigeant palestinien doit être exhumée mardi, a-t-on appris de source diplomatique française.

Les trois juges sont chargés d'une enquête pour assassinat à la suite d'une plainte de la veuve d'Arafat, déposée en France à la suite d'analyses ayant relancé la thèse de l'empoisonnement du dirigeant palestinien.

Arafat, décédé le 11 novembre 2004 dans un hôpital militaire de la région parisienne, doit être exhumé mardi à Ramallah et des experts français, russes et suisses prélèveront des échantillons sur sa dépouille pour tenter d'établir s'il a été empoisonné au polonium, une substance radioactive hautement toxique.

Aucune information médicale claire sur les causes de sa mort n'a jamais été publiée, et nombre de Palestiniens accusent Israël de l'avoir empoisonné, ce que l'État hébreu a toujours nié.

«En tant que patriotes palestiniens, nous sommes convaincus que les Israéliens ont assassiné le président Arafat», a affirmé samedi Taoufiq Tiraoui, le président de la commission d'enquête palestinienne sur la mort du leader palestinien.

Les autorités israéliennes ont démenti toute implication dans la mort de M. Arafat.

«Yasser Arafat est décédé dans un hôpital français, tous les éléments se trouvent dans son dossier médical. Il suffit de le consulter», a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Yigal Palmor, en se demandant «à quoi rime cette mascarade, ce feuilleton interminable».

La thèse de l'empoisonnement a été relancée avec la diffusion en juillet d'un reportage de la chaîne qatarie Al-Jazeera révélant la présence de quantités anormales de polonium, une substance radioactive hautement toxique, sur des effets personnels confiés à la chaîne par sa veuve, Souha Arafat.