Le chef du Hamas Khaled Mechaal était au Caire samedi pour discuter d'une issue au conflit à Gaza, mais son mouvement est peu disposé à accepter un cessez-le-feu sans avoir de garanties qu'Israël respectera une trêve, a-t-on appris auprès d'un haut responsable du Hamas.

M. Mechaal devait rencontrer le chef des services de renseignements égyptiens, et s'entretenir avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et l'émir du Qatar Hamad Ben Khalifa Al-Thani, tous deux en visite officielle au Caire, selon la même source.

En conflit avec Israël depuis quatre jours, le Hamas doute qu'un pays, quel qu'il soit, puisse assurer les termes d'un cessez-le-feu, a ajouté ce responsable, sous couvert d'anonymat.

«Par l'intermédiaire de l'Égypte, nous nous étions mis d'accord sur une trêve (lundi), et elle a été interrompue au bout de 48h (...). L'Égypte ne peut plus dire: je me porte garant d'une trêve», a-t-il affirmé.

En janvier 2009, c'est une trêve négociée par l'Égypte qui avait permis de mettre fin à la dévastatrice opération «Plomb durci» lancée quelques semaines plus tôt par Israël contre les groupes armés de Gaza.

Dans une interview depuis Le Caire à la chaîne de télévision du Hamas à Gaza, Al-Aqsa, le numéro deux du Hamas, Moussa Abou Marzouk, a rejeté samedi sur Israël la responsabilité d'un arrêt des hostilités.

«Depuis de longues heures, il (Israël) demande à un grand nombre d'intermédiaires d'intervenir pour calmer la situation dans la bande de Gaza et notre réponse est: c'est vous qui vous avez commencé la bataille et c'est à vous de l'arrêter et de ramener les choses à l'état antérieur», a déclaré M. Abou Marzouk, numéro deux du bureau politique du Hamas.

«Personne ne s'attend à ce que la résistance reste les bras croisés face à une attaque de cette ampleur, par conséquent, à mon avis la résistance a riposté de manière appropriée à l'ampleur de l'agression et au statut du martyr», a ajouté M. Abou Marzouk, en référence à l'assassinat mercredi d'Ahmad Jaabari, chef des opérations militaires du Hamas.

Ce raid ciblé «était une décision politique plus que militaire et ne visait pas seulement Ahmad Jaabari, mais tous les dirigeants militaires dans la bande de Gaza», a-t-il poursuivi.

Estimant que l'opération constituait également un avertissement à Mahmoud Abbas, le dirigeant du Hamas a invité le président palestinien à «ne pas renoncer à aller aux Nations unies à cause de ce message de terreur afin de ne pas faire de cadeau à Israël».

Mahmoud Abbas, dont l'Autorité palestinienne gouverne la Cisjordanie mais a été chassée de Gaza par le Hamas en 2007, a affirmé vendredi qu'il entendait toujours demander le 29 novembre à l'Assemblée générale des Nations unies l'élévation de la Palestine au statut d'État non membre de l'ONU.