Tel-Aviv, capitale économique d'Israël, est désormais la cible des roquettes du Hamas. Dans la ville, comme ailleurs au pays, l'inquiétude s'intensifie et l'indignation se mêle à la peur d'un véritable embrasement, explique notre collaboratrice.

L'atmosphère est tendue, électrique. Depuis deux jours, la capitale économique de l'État hébreu vit dans la peur.

Après une première attaque de roquette ciblant Tel-Aviv jeudi, une nouvelle salve a été tirée hier. Une autre attaque a atteint Jérusalem, ville bien souvent considérée comme intouchable.

Depuis lors, c'est le pays tout entier qui est en train de basculer dans l'horreur et qui craint les tirs du Hamas.

«Après ce qui s'est passé jeudi, on ne s'attendait vraiment pas à une nouvelle attaque», explique Dana, une jeune Israélienne de 25 ans qui vit sur l'une des artères principales de Tel-Aviv. «Encore une fois, nous avons dû nous réfugier dans la chambre forte de nos voisins. Certaines personnes étaient toujours en pyjama!»

Précautions

Les rues du centre de Tel-Aviv conservaient hier après-midi une apparente normalité. Restaurants et magasins sont restés ouverts. Mais si les habitants se promènent tranquillement, ils ont aussi d'ores et déjà commencé à prendre leurs précautions, comme partout ailleurs dans le pays.

«On limite largement les trajets. Il est hors de question de prendre le bus ou la voiture. On se déplace à pied, uniquement dans le quartier, et on évite de se rendre près d'endroits qu'on connaît mal, par peur de ne pas trouver d'abri assez vite», explique Karen, jeune Fançaise émigrée en Israël depuis trois ans.

«Chez moi, j'ai déplacé le lit pour qu'il ne soit pas trop près de la fenêtre au cas où une déflagration briserait les vitres», ajoute-t-elle. Tout Israël semble suspendu aux informations. Les habitants passent beaucoup de temps devant leur petit écran, qui diffuse en alternance depuis deux jours des images de raids à Gaza et de rues et bars aux trois quarts vides de Tel-Aviv.

«C'est pourtant le week-end, mais avec ce qui s'est passé, on n'a vraiment pas le coeur à faire la fête», dit Dana d'un ton laconique.

Marie, au contraire, a décidé de rester fidèle à son programme initial: retrouver ses amis et sortir dans un bar pour prendre un verre. Car dans «la ville qui ne dort jamais», garder un semblant de normalité est désormais presque devenu une nécessité.