Le Parlement iranien va enquêter sur la mort en détention d'un blogueur iranien arrêté en octobre, et rendra son rapport public, a déclaré dimanche le vice-président du Majlis Mohammad Hassan Aboutorabi cité par l'agence Isna.

«La commission de la sécurité nationale a été mise au courant de cette affaire et a commencé une enquête», a-t-il déclaré. «J'ai demandé au président de la commission Allaeddine Boroujerdi d'informer les parlementaires et la population une fois que l'enquête sera terminée».

Plusieurs organisations internationales de défense des droits de l'Homme ont annoncé que Sattar Behechti, qui animait un blogue critique à l'égard du régime, était mort au centre de détention de Kahrizak, près de Téhéran, où il était détenu après avoir été arrêté le 28 octobre.

Selon Amnesty International, le blogueur, âgé de 35 ans, pourrait être décédé des suites de tortures après avoir porté plainte contre les sévices dont il était victime.

Amnesty mais aussi les gouvernements français, britannique et américain ont appelé les autorités iraniennes à faire toute la lumière sur cette affaire.

Le député iranien conservateur Ahmad Tavakoli, connu pour son franc-parler, a demandé de son côté à la justice de fournir des explications sur la mort de Sattar Behechti, a rapporté l'agence Mehr dimanche.

«Pourquoi l'appareil judiciaire ne donne-t-il pas d'explications? Il y a eu un décès et il faut l'expliquer», a-t-il dit en soulignant que «les gouvernements étrangers font de la propagande» autour de cette affaire.

M. Tavakoli a par ailleurs critiqué la répression menée par le régime contre les blogueurs, affirmant que les autorités feraient mieux de «lutter contre les responsables de la corruption au lieu de mener la vie dure aux blogueurs», selon Mehr.

Le centre de détention de Kahrizak s'était déjà tristement illustré en juillet 2009, avec la mort de trois opposants victimes de sévices de la part des gardiens.

À la suite de cette affaire, ce centre de détention avait été fermé provisoirement sur ordre du Guide suprême iranien Ali Khamenei et plusieurs de ses responsables avaient été traduits en justice.

Des centaines d'opposants - responsables politiques, journalistes, blogueurs, avocats, militants des droits de l'Homme, syndicalistes, cinéastes - sont détenus en Iran, selon les organisations internationales de défense des droits de l'Homme.