Cinq Palestiniens ont été tués et quatre soldats israéliens blessés dans une nouvelle flambée de violences samedi à Gaza, un des plus lourds bilans pour l'armée israélienne dans ce territoire depuis sa dernière offensive en 2009.

Peu avant minuit, un raid aérien israélien au nord de la ville de Gaza a fait un mort et deux blessés, selon des sources médicales locales. L'homme tué, Mohammed Shwikani, 20 ans, appartenait aux Brigades Al-Qods, la branche armée du Jihad islamique palestinien.

L'armée israélienne a mené dans la nuit de samedi à dimanche six autres raids aériens au nord et à l'est de la ville de Gaza et dans le sud du territoire palestinien, faisant deux blessés, ont indiqué des témoins et des sources médicales palestiniennes.

«En réponse aux événements récents, des appareils de l'armée de l'air ont attaqué dans la nuit une fabrique d'armes, deux entrepôts d'armes et deux sites de tirs de roquettes dans le nord de la bande de Gaza ainsi qu'un entrepôt d'armes et un site d'activité terroriste dans le sud de la bande de Gaza», a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.

En fin d'après-midi samedi, trois Palestiniens avaient été tués et une trentaine d'autres blessés par des tirs d'artillerie israéliens, selon Achraf al-Qoudra, porte-parole des services de santé du Hamas, au pouvoir à Gaza.

Un des blessés est décédé de ses blessures dans la nuit de samedi à dimanche, a-t-il ajouté.

Il a précisé l'identité des Palestiniens tués dans les tirs d'artillerie: Matar Abou Al-Ata, 20 ans; Mohammed Harara, 17 ans; Ahmad Harara, 15 ans; Ahmad Al-Derdesawi, 18 ans.

Selon des témoins, des combattants palestiniens avaient tiré une roquette sur une jeep militaire israélienne circulant à la lisière de l'enclave palestinienne, près du point de passage de Karni, à l'est de Gaza, provoquant des tirs d'artillerie israéliens.

«Un missile antichar a été tiré sur des soldats israéliens qui effectuaient une patrouille de routine dans le nord de la bande de Gaza. Ils ont répliqué aux tirs», a confirmé une porte-parole de l'armée israélienne.

Quatre soldats ont été blessés dans l'incident, selon un communiqué de l'armée, précisant que la riposte avait visé «plusieurs sites dans la bande de Gaza».

Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche nationaliste) a revendiqué l'attaque contre la patrouille israélienne, affirmant qu'elle avait eu lieu à 16H55 (14H55 GMT).

En outre, cinq Palestiniens ont été blessés par des tirs d'artillerie israéliens à l'est de Khan Yogourts, dans le sud de la bande de Gaza, selon des sources médicales palestiniennes.

Les groupes palestiniens ont condamné les tirs israéliens. «Nous considérons cette escalade comme très dangereuse. Elle doit stopper immédiatement», a déclaré Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas.

Un groupe radical de Gaza, les Comités de résistance populaire (CRP), a assuré que «l'ennemi sioniste» paierait «un prix élevé après ce crime contre Gaza». Et le Jihad islamique a prévenu que «toute agression contre le peuple palestinien» serait suivie d'une «réponse de la résistance».

Les brigades Al-Qods et les CRP se sont attribué la paternité de plusieurs tirs de projectiles.

Risque d'escalade

Dans la soirée, 25 roquettes ont été tirées sur le sud d'Israël sans faire ni blessés ni dégâts majeurs, selon un communiqué de l'armée. Au moins deux d'entre elles, dont une a été interceptée par le système antimissile «Iron Dome» au-dessus d'Ashdod, étaient des Grad, ont précisé des sources militaires.

Le poste-frontière de Kerem Shalom, seul point de passage par lequel transitent les denrées alimentaires entre Israël et la bande de Gaza, a été fermé «afin de ne pas mettre en danger les employés qui y travaillent», selon l'administration militaire dans les Territoires palestiniens.

Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a affirmé que l'armée avait déjà répondu «avec fermeté» et qu'il fallait s'attendre à des «réponses supplémentaires dans les prochains jours».

La tension entre Israël et les groupes armés palestiniens de Gaza était montée ces derniers jours.

Jeudi, un soldat israélien a été blessé dans l'explosion d'un tunnel rempli d'explosifs à la frontière, peu après la mort d'un adolescent palestinien tué par des tirs israéliens. Mardi, trois soldats israéliens qui patrouillaient le long de la frontière avaient été blessés par un engin explosif.

La trêve précaire régnant à Gaza entre groupes armés palestiniens et Israël avait été rétablie le 24 octobre, à l'issue de trois jours de violences qui avaient coûté la vie à huit combattants palestiniens et fait trois blessés graves en Israël.

Israël agite régulièrement la menace d'une opération militaire terrestre dans l'enclave palestinienne, sur le modèle de l'opération «Plomb durci» en décembre 2008/janvier 2009, qui avait fait plus de 1400 morts palestiniens, en majorité des civils, et 13 morts israéliens, dont 10 soldats.