Les États-Unis ont annoncé jeudi avoir pris de nouvelles sanctions contre l'Iran, dans le collimateur de la communauté internationale pour son programme nucléaire, Washington visant cette fois le gouvernement de Téhéran pour sa censure présumée des médias.

Ces mesures visent particulièrement le ministre de la Communication et des Technologies de l'information, Reza Taghipour, accusé d'avoir ordonné le brouillage de télévisions par satellite et d'être responsable du mauvais fonctionnement de l'internet en Iran, selon un communiqué du département d'État.

Comme la procédure américaine l'exige, le département d'État a présenté au Congrès des sanctions visant quatre personnes physiques iraniennes, dont le ministre Taghipour, et cinq personnes morales, dont le ministère de la Culture, pour des activités de «censure de la presse écrite et audiovisuelle».

Les ressortissants américains ont en conséquence interdiction de mener des transactions avec les personnes désignées, lesquelles n'ont pas le droit de se rendre aux États-Unis. Leurs avoirs et titres sont également «bloqués ou gelés».

Ces nouvelles sanctions américaines «soulignent l'engagement du gouvernement à tenir les cadres gouvernementaux iraniens responsables des abus contre leurs concitoyens», estime le département d'État.

La communauté internationale, notamment les États-Unis et l'Union européenne, ont mis en place ces dernières années un arsenal de sanctions contre l'Iran, pays sur la sellette pour son programme nucléaire controversé.

Washington, qui n'entretient plus de relations diplomatiques avec Téhéran depuis 1980, dénonce en outre régulièrement la situation des droits de l'homme et des libertés publiques dans la République islamique d'Iran.

«D'innombrables militants, journalistes, avocats, étudiants et artistes ont été arrêtés, censurés, torturés ou empêchés d'exercer leurs droits», a fustigé dans le communiqué la porte-parole du département d'État, Victoria Nuland.

«Avec les mesures que nous prenons aujourd'hui, nous attirons l'attention du monde sur la portée qu'ont les actes insidieux du régime (iranien) qui opprime son propre peuple et viole ses propres lois et ses obligations internationales», a encore brocardé Mme Nuland.

Les États-Unis «continueront de se tenir aux côtés du peuple iranien dans sa quête pour préserver sa dignité et sa liberté et empêcher le gouvernement iranien de dresser un +rideau électronique+ qui isolerait les citoyens iraniens du reste du monde».

L'Iran et les puissances du groupe dit «P5+1» (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) cherchent une issue à la crise provoquée par le développement d'installations nucléaires par Téhéran, qui assure qu'elles sont civiles alors que les Occidentaux les soupçonnent d'avoir une visée militaire.

Les négociations doivent reprendre d'ici la fin du mois de novembre.

Washington s'est déclaré à plusieurs reprises prêt à des contacts directs avec l'Iran, mais Téhéran a toujours décliné, jugeant que les conditions n'étaient pas réunies. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a toutefois déclaré jeudi, en visite en Indonésie, que ce dossier nucléaire «(devait) être réglée dans le cadre des relations entre l'Iran et les États-Unis».