Deux soldats américains ont été tués par des « tirs de l'intérieur » et deux militaires britanniques auraient été victimes de « tirs fratricides » au cours des dernières 24 heures en Afghanistan, ont indiqué jeudi des responsables afghans et leurs alliés occidentaux.  

Depuis le début de l'année, plus de 50 soldats de l'OTAN ont été tués par des hommes portant l'uniforme afghan, un phénomène inédit qui donne des maux de tête à la coalition. La multiplication de ces « attaques de l'intérieur » a aussi instauré un climat de méfiance entre soldats étrangers et alliés afghans.

Deux soldats américains sont ainsi morts jeudi après qu'un individu portant l'uniforme de la police nationale afghane a retourné son arme contre eux dans la province de l'Uruzgan (centre), a indiqué à l'AFP un responsable militaire américain.

Le responsable américain n'a pas précisé si l'assaillant était véritablement un policier afghan ou plutôt un taliban ayant infiltré les forces de sécurité afghanes.

Deux soldats britanniques sont quant à eux morts par erreur en début de soirée mercredi dans un échange de tirs fratricides dans la province instable du Helmand (sud), a soutenu jeudi la police afghane, alors que le ministère britannique de la Défense a dit ne pas connaître la cause exacte de leur mort.

Un Royal Marine, une soldate et un Afghan, « apparemment membre de la police afghane, qui ne portait pas d'uniforme » ont été tués lors d'un « échange de tirs », ont indiqué les autorités britanniques précisant qu'une enquête était en cours pour connaître la cause exacte de leur décès.

Selon le porte-parole de la police du Helmand, Farid Ahmad Farhang, les deux soldats sont morts sous les balles d'une seconde patrouille britannique.

« Deux groupes de soldats britanniques effectuaient des patrouilles à pied... Alors qu'un groupe se dirigeait vers un village, ils ont vu un policier vêtu en civil qui faisait ses ablutions (avant la prière). Les soldats britanniques pensaient qu'il s'agissait d'un taliban et ont ouvert le feu », a-t-il ajouté.

Un second groupe de soldats britanniques a alors pensé être la cible de tirs d'insurgés, selon ce responsable. « Ces soldats ont ouvert le feu en direction (de la première patrouille)... et tué deux de leurs collègues », a ajouté M. Fahrang.

Cette version des faits a été confirmée par le chef de la coordination des forces afghanes dans la province du Helmand, Mohammad Ismail Hotak. Contacté par l'AFP, un porte-parole au quartier général de la mission de l'OTAN à Kaboul a toutefois estimé que la thèse des tirs fratricides était « pour l'instant une rumeur ».

Les forces de sécurité afghanes ont par ailleurs affirmé jeudi avoir tué 25 insurgés, dont un haut commandant des talibans, lors d'affrontements dans la province jadis paisible de Faryab (nord).