Le ministre afghan des Affaires étrangères Zalmai Rassoul s'est engagé mercredi devant son homologue américaine Hillary Clinton à chercher à faire la paix avec les talibans, Washington invitant de nouveau les islamistes à reprendre des pourparlers suspendus en mars.

Mme Clinton et M. Rassoul étaient à Washington pour la création d'une commission bilatérale censée préparer les relations américano-afghanes après le retrait d'Afghanistan des troupes internationales et de l'Otan fin 2014.

«Nous savons qu'il y aura des jours difficiles. Mais malgré les défis, les États-Unis restent engagés auprès du peuple afghan», a promis la secrétaire d'État devant la presse au côté du chef de la diplomatie afghane. Elle a rappelé le «sacrifice» des plus de 2000 soldats américains morts en Afghanistan, tout en plaidant pour que les deux «partenaires regardent vers l'avenir».

M. Rassoul lui a promis que Kaboul «poursuivrait avec force le processus de paix».

«C'est ce que mérite le peuple afghan et le plus sûr chemin pour mettre fin au cycle de violences en Afghanistan», a assuré le ministre.

Des contacts entre talibans et Occidentaux ont été établis ces dernières années pour tenter d'éviter une nouvelle guerre civile en Afghanistan après la fin 2014. Mais ils n'ont donné aucun résultat concret, ni fait cesser les combats. Les talibans avaient suspendu le 15 mars des discussions préliminaires entamées avec les États-Unis, après l'échec d'un accord pour libérer des prisonniers de Guantanamo.

Le département d'État a répété mercredi que les insurgés islamistes restaient les bienvenus à la table des négociations. «La porte leur est ouverte. C'est à eux de décider s'ils veulent en profiter», a dit la porte-parole Victoria Nuland, ajoutant que Washington soutenait un processus de réconciliation conduit par les Afghans.

D'après un rapport publié fin septembre par la fondation Carnegie pour la paix, les talibans reviendront probablement au pouvoir après le retrait de l'Otan car le gouvernement pro-occidental de Kaboul sera incapable de leur résister économiquement et militairement.

Malgré plus de 130 000 soldats déployés au plus fort de sa présence dans le pays, l'Otan n'a jamais pu mettre un terme à l'insurrection des talibans.