Dans sa dernière intervention à la tribune de l'assemblée générale de l'ONU, le président de l'Iran, Mahmoud Ahmadinejad, a accusé mercredi l'Occident et Israël de chercher à «intimider» son pays. Il s'est toutefois abstenu de lancer ses diatribes habituelles.

«La course aux armements et l'intimidation aux moyens d'armes nucléaires par les puissances hégémoniques prévalent, a affirmé M. Ahmedinejad. Tester de nouvelles générations d'armes ultramodernes et menacer de les brandir le moment venu est devenu une nouvelle manière de menacer les nations pour les forcer à accepter l'hégémonie.»

«Les menaces persistantes brandies par les sionistes incultes de recourir à l'action militaire contre notre grande nation illustre clairement cette amère réalité», a-t-il ajouté, en référence implicite aux spéculations sur des frappes israéliennes contre les installations nucléaires iraniennes.

Le président Barack Obama avait affirmé mardi matin devant l'assemblée que les États-Unis feraient «ce qu'ils doivent faire» pour empêcher l'Iran d'obtenir la bombe atomique. Les Européens étudient de nouvelles sanctions contre l'Iran, et des dirigeants israéliens ont menacé de frapper les installations nucléaires iraniennes.

Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir mettre au point une bombe sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que nie Téhéran.

Le président iranien a réservé aussi quelques piques à l'ONU, dont le Conseil de sécurité, a-t-il dit, «est sous la domination d'un nombre limité de gouvernements, empêchant ainsi les Nations unies de remplir leurs responsabilités de manière juste et équitable».

Mais il a consacré l'essentiel de son discours à de longues considérations philosophiques et religieuses, prédisant avec lyrisme l'arrivée imminente d'un «Sauveur suprême», l'iman Mahdi.

L'iman arrivera «accompagné de Jésus Christ et des justes» pour assurer à l'humanité un «avenir éternellement radieux», a assuré M. Ahmadinejad. Cet avènement réchauffera et ranimera le monde comme le fait le printemps: «Nous sentons ce printemps, son parfum doux et son souffle spirituel [...]. Vive ce printemps», a-t-il conclu.

Le Mahdi, parfois aussi appelé «imam caché», est le 12e et dernier imam de l'islam chiite iranien, disparu au IXe siècle. Les chiites duodécimains, qui représentent près de 10% de la population musulmane dans le monde et sont majoritaires en Iran et en Irak, croient que le Mahdi, 12e successeur du prophète Mahomet, reviendra un jour sur terre pour y établir paix et justice.

Ils considèrent également que Jésus Christ, reconnu par l'islam comme un prophète, reviendra en même temps que l'imam Mahdi, dont il est considéré comme un compagnon.