Le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, a réaffirmé son intention de ne pas rester à la tête du mouvement islamiste palestinien, engagé depuis plusieurs mois dans des élections internes, a-t-on appris mardi auprès de dirigeants du Hamas.

Un responsable en exil du Hamas a néanmoins déclaré à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, que « la tendance du mouvement est que Mechaal reste pour un nouveau mandat de quatre ans parce que les circonstances et les bouleversements politiques dans la région imposent de ne pas faire de grands changements ».

« Lors de la dernière réunion du bureau politique du mouvement, qui a réuni les dirigeants de l'intérieur et en exil, et à l'approche des élections pour la direction du mouvement, le frère Khaled Mechaal a réitéré sa volonté de ne pas accepter la candidature à la tête du bureau politique », avait indiqué lundi soir un dirigeant en exil du Hamas, Ezzat al-Rishq, sur sa page Facebook.

« Bien que les dirigeants et les personnalités du mouvement à l'intérieur et à l'extérieur aient réclamé que le frère Abou al-Walid (M. Mechaal, NDLR) continue à diriger le mouvement, il est resté sur sa position », a-t-il écrit.

Un dirigeant du Hamas à Gaza a confirmé à l'AFP cette information, précisant que M. Mechaal s'était exprimé devant les « membres du bureau politique et de la direction lors d'une réunion au Caire ce mois-ci », en présence du chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh.

« Bien sûr la décision finale revient à la direction du mouvement », a souligné ce dirigeant, estimant qu'il était « temps que le chef du mouvement soit de l'intérieur et sur le sol palestinien, parce que l'équilibre des forces sur le terrain a connu des développements politiques dans la région et dans le monde ».

Khaled Mechaal « fait face à des difficultés avec certains dirigeants de Gaza, en particulier en raison de la signature de l'accord de Doha (sur la formation d'un gouvernement dirigé par le président palestinien Mahmoud Abbas, NDLR) sans consultation préalable de la direction du mouvement », a indiqué le responsable en exil, considérant néanmoins que « ces obstacles seraient surmontés ».

Le mouvement avait annoncé en janvier que Khaled Mechaal, dont la ligne est contestée par des dirigeants de Gaza, ne se représenterait pas, mais qu'il tentait de l'amener à « revenir » sur sa décision.

Une partie de la direction lui reproche d'avoir consenti trop de concessions pour la réconciliation nationale avec le Fatah de Mahmoud Abbas, en se disant prêt à « donner une chance » aux négociations avec Israël, récusées par le Hamas, ou en se ralliant au mot d'ordre de « résistance populaire pacifique ».