Un commandant des Gardiens de la Révolution, l'armée d'élite du régime iranien, a assuré qu'une attaque d'Israël sur l'Iran déclencherait «une troisième guerre mondiale», mettant en garde contre une possible frappe «préventive» de Téhéran en cas de préparatifs israéliens.

Si Israël et l'Iran s'opposaient militairement, «cela deviendrait une troisième guerre mondiale», a déclaré le général Amir Ali Hajizadeh, chef de l'armée de l'air, à la chaîne iranienne en langue arabe Al-Alam.

Si une attaque israélienne semblait imminente, «il est possible que nous menions une attaque préventive. Mais nous ne voyons pas cela pour le moment», a déclaré M. Hajizadeh, qui est en chargé des forces missilières.

Des dirigeants israéliens menacent régulièrement de mener des frappes contre les installations nucléaires iraniennes pour empêcher le pays de se doter de l'arme atomique, même si Téhéran insiste sur le caractère civil de son programme controversé.

Israël, considéré comme l'unique détenteur de l'arme nucléaire dans la région, estime que le programme nucléaire iranien représente une menace pour son existence.

En cas d'attaque israélienne, que les États-Unis aient ou non donné leur feu vert, les Iraniens «attaqueront les bases américaines à Bahreïn, au Qatar et en Afghanistan», a ajouté M. Hajizadeh.

Israël «ne peut pas imaginer (la) réponse (iranienne) -- et subira des dommages lourds», a-t-il ajouté, en évoquant un «prélude à sa disparition».

Samedi, le général Mohammad Ali Jafari, commandant en chef des Gardiens de la révolution, avait estimé que la guerre d'Israël contre l'Iran «(finirait) par arriver» et que son pays était prêt à cette confrontation qui provoquerait la destruction de l'État hébreu.

C'était la première fois qu'un haut responsable iranien reconnaissait officiellement la possibilité d'un conflit armé avec Israël, ennemi juré de Téhéran, dont les dirigeants avaient jusqu'à présent qualifié de bluff les menaces israéliennes sur des frappes.

«La stratégie défensive (de l'Iran) est basée sur l'hypothèse que nous allons nous engager dans une guerre, une bataille massive contre une coalition mondiale menée par les États-Unis», a par ailleurs déclaré dimanche l'adjoint du général Jafari, le général Hossein Salami, à l'agence Fars.

Il a précisé que la République islamique avait mené des préparatifs pour «écraser» l'«ennemi», en frappant ses «bases dans la région, la sécurité du régime sioniste (Israël, ndlr) et le marché énergétique, de même que les vies des forces ennemies».

Néanmoins, il a souligné: «Nous ne commencerons pas une guerre. Mais si quelqu'un nous déclare la guerre, nous lancerons des offensives continues».