Les insurgés irakiens ont mené une longue série d'attaques tout au long de la journée de jeudi, tuant au moins 59 personnes et en blessant des dizaines d'autres, une démonstration de force qui vise à miner l'autorité du gouvernement.

Il s'agit de la journée la plus meurtrière en Irak depuis trois semaines, au moment où les familles se préparent à célébrer la fin du mois de Ramadan. Plus de 150 personnes ont été tuées à travers le pays depuis le début du mois d'août, ce qui montre que les insurgés liés à la filiale locale d'Al-Qaïda restent une importante menace en Irak.

En matinée, un attentat à la voiture piégée dans le quartier majoritairement chiite d'Husseiniyah, dans le nord-est de Bagdad, a tué sept personnes et fait 31 blessés.

Vers midi, un autre véhicule piégé a explosé près du quartier général des forces de sécurité dans la ville de Daqouq, dans le nord du pays. Alors que des policiers arrivaient sur les lieux, une bombe cachée en bordure de la route a explosé, tuant sept d'entre eux. Au moins 35 personnes ont aussi été blessées, selon la police.

Peu avant le coucher du soleil, des hommes armés circulant en voiture ont ouvert le feu sur un poste de contrôle de l'armée irakienne près de Mishada, à 30 kilomètres au nord de Bagdad, tuant sept soldats et en blessant huit.

Vers 22 h, un kamikaze est entré dans un salon de thé de Tal Afar, à 420 kilomètres au nord-ouest de Bagdad, où il a déclenché sa charge explosive. Selon le maire de la ville et la police, l'explosion a fait sept morts et dix blessés.

À Kout, une ville chiite située au sud-est de Bagdad, une voiture garée a explosé près d'un marché et de plusieurs restaurants en fin de soirée, tuant sept personnes et en blessant 25 autres.

La ville de Kirkouk, dans le nord du pays, a aussi été le théâtre de multiples attaques. Quatre voitures piégées ont explosé en différents endroits de la ville, faisant au moins un mort et 23 blessés. Des insurgés ont également fait exploser quatre bombes autour de la maison d'un haut responsable militaire, tuant son frère et blessant six membres de sa famille.

D'autres attentats à la bombe et fusillades se sont produits dans la ville sunnite de Taji, au nord de Bagdad, à Falloujah, un bastion des insurgés, à Baaj, près de la frontière syrienne, et à Bakouba, au nord-est de Bagdad.

Une bombe a également explosé près d'un étal de fruits et de légumes dans le quartier chiite de Sadr, à Bagdad, tuant six civils et en blessant 32.

Les autorités irakiennes renforcent les mesures de sécurité en prévision de l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du Ramadan le week-end prochain. Les autorités tentent de déjouer un possible regain de violence pendant cette période où des foules se rassemblent dans des lieux publics comme les parcs, les mosquées et les mausolées.

«Nos forces de sécurité ont reçu des renseignements selon lesquels des groupes terroristes préparent des attaques durant et après l'Aïd», a déclaré le chef du conseil provincial de sécurité de Bagdad, Abdul-Karim Tharib. «Nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour déjouer toute activité terroriste durant l'Aïd.»