Les secouristes iraniens ont mis fin dimanche aux opérations de déblaiement des décombres dans les villages dévastés par un double séisme ayant fait la veille 227 morts et plus de 1300 blessés en Iran.

Les deux secousses de magnitude 6,3 et 6,4, selon l'Institut de géologie américain, ayant frappé samedi à quelques minutes d'intervalles la région montagneuse de Varzeghan (nord-ouest) ont fait «227 morts», a déclaré à la télévision d'État le ministre de l'Intérieur, Mostapha Mohammad Najar, qui s'est rendu sur les lieux du sinistre avec le ministre de la Santé.

Il s'agit d'un bilan revu à la baisse par les autorités qui avaient auparavant fait état de 250 morts.

«Les blessés ont été transférés dans les hôpitaux de Tabriz et de la région», a précisé le ministre en ajoutant que «les opérations de recherche et de sauvetage étaient terminées», plus personne ne se trouvant selon lui sous les décombres.

«Nous nous attelons maintenant à assurer les besoins en hébergement et en nourriture des survivants», a poursuivi M. Najar alors que selon lui «la moitié des 600 villages de la zone ont été détruits de 40 à 100%».

Selon un autre responsable, douze villages aux maisons de brique ou de terre ont été totalement détruits par les deux séismes. Depuis, plus de 80 répliques de moindre importance ont frappé la région qui compte plus de 16 000 sinistrés.

La zone sinistrée compte une population de 128 500 personnes, selon un responsable local.

Pleurs et sanglots

Dans le village de Bajé-Baj, où vivent un peu plus de 400 personnes, on compte 33 morts, en majorité des femmes et des enfants.

Des femmes sanglotent et gémissent autour d'une vingtaine de corps de proches alors que les hommes parcouraient les ruines d'un air désespéré.

«Je travaillais sur mon tracteur à la ferme lorsque j'ai senti la secousse qui m'a fait tomber», a affirmé à l'AFP Ghanbar Mehdizade, un agriculteur de 40 ans.

«Dieu merci, ma famille travaillait avec moi dans le champ» et n'a pas été touchée, ajoute-t-il.

Dans les autres villages, certains n'ont pas été aussi chanceux. Dans le village de Mirza Ali Ghandi, Zeynab, une fillette de 13 ans, dit avoir «perdu sa soeur aînée de 16 ans et son frère de 8 ans».

Les équipes de secours et celles du Croissant-Rouge, venues de 14 provinces du pays, étaient arrivées sur place la veille. Tentes, couvertures, vêtements, nourriture et eau sont distribués aux sinistrés.

Selon le ministre iranien de l'Intérieur, dépêché sur place «sur ordre» du président Mahmoud Ahmadinejad, «4329 tentes, 10 000 couvertures et 18 000 paquets de nourriture» ont été distribués alors que «92 équipes opérationnelles, trois hélicoptères, 220 ambulances et des bulldozers et autres engins ont été envoyés sur place».

Les habitants terrifiés

Les deux séismes, dont les épicentres se trouvaient respectivement à Ahar et Varzeghan, ont frappé la région à 16H53 (12H23 GMT) et 17H04 (12H34 GMT) samedi.

La plupart des hommes travaillaient alors aux champs tandis que les femmes et les enfants se trouvaient à la maison, ce qui explique que la plupart des victimes soient des femmes et des enfants.

Les maisons ont tremblé aussi à Tabriz, et les habitants, terrifiés, sont sortis dans les rues. Mais il n'y a pas eu de mort dans cette grande ville.

L'Iran est situé sur plusieurs failles sismiques importantes et a connu de nombreux tremblements de terre dévastateurs.

Le séisme le plus meurtrier ces dernières années a tué 31 000 personnes, soit un quart de la population, dans la ville de Bam (sud) en décembre 2003.