Quinze personnes ont été tuées mardi dans des affrontements entre les forces de sécurité et des hommes armés au siège du ministère de l'Intérieur à Sanaa, selon un nouveau bilan de sources médicale et sécuritaire.

Un responsable des services de sécurité a indiqué que les hommes armés, qui demandaient leur intégration dans les forces de la police, contrôlaient le ministère.

«Le nombre de morts est passé à 15, et 43 personnes ont été blessées», a indiqué un médecin, alors que le responsable des services de sécurité confirmait le nombre de morts, parmi lesquels un civil.

Parmi les victimes figurent des hommes armés et des policiers, dont des membres de la 1ère division qui avait déployé une compagnie pour protéger le ministère, a-t-il indiqué.

Il a ajouté que 16 soldats avaient également été capturés par les hommes armés.

Un précédent bilan de source médicale faisait état de 3 tués, dont un civil, et de 9 blessés.

Parmi les tués, figurent cinq employés du ministère de l'Intérieur, dont un sous-officier du cabinet ministériel, a indiqué la haute commission de sécurité qui a annoncé la mise en place d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur les affrontements de mardi.

Dans un communiqué publié par l'agence officielle Saba, elle a décidé de renforcer l'état d'alerte des forces de sécurité pour «mettre en échec toute tentative hostile tenant à nuire aux corps de l'armée et de la police».

Pour sa part, le Conseil des ministres a dénoncé «l'attaque armée» contre le ministère, soulignant que ses instigateurs «cherchaient à provoquer le chaos et à bloquer le processus politique» au Yémen, engagé dans une difficile transition.

Les accrochages ont éclaté tôt le matin entre les forces de sécurité et ces hommes vêtus de l'uniforme de la police qui encerclaient depuis dimanche le ministère à Al-Hassaba, un quartier du nord de Sanaa, selon des témoins.

Les hommes armés avaient été mobilisés par l'ancien chef de la police, Mohamed Abdallah al-Qawsi, pour servir dans les rangs des forces fidèles à l'ex-président Abdallah Saleh, lors de la répression du mouvement de contestation l'an dernier, selon des sources de sécurité.

Ces sources accusent le général Qawsi, démis de ses fonctions par le président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui a succédé à M. Saleh, d'utiliser ces hommes armés pour provoquer des troubles.

Dimanche, ils avaient forcé l'une des portes du ministère de l'Intérieur et pénétré dans le bâtiment où ils avaient observé un sit-in avant de se retirer en fixant aux responsables du ministère un ultimatum de deux jours pour la satisfaction de leurs revendications.

Outre leur intégration dans le corps de la police, ils réclament au ministère des indemnités, selon ces sources.

Le quartier Al-Hassaba avait été l'an dernier le théâtre d'affrontements meurtriers entre les forces fidèles à l'ex-président Saleh et des partisans du chef de la puissante tribu des Hached, cheikh Sadok al-Ahmar, rallié au mouvement de contestation.