Quelque 17 personnes sont mortes et 43 ont été blessées lorsqu'un kamikaze s'est fait exploser lors d'une fête de mariage samedi dans la province de Samangan, au nord de l'Afghanistan, selon un bilan, révisé à la baisse, de la présidence.

Le président Hamid Karzaï, dans ce communiqué, a «fortement condamné» l'attaque suicide, commise au début de la fête de mariage d'une fille d'un parlementaire influent, Ahmad Khan, qui a lui-même été tué dans l'incident. Le chef des renseignements du Samangan a également péri.

Le premier bilan, qui émanait du docteur Ahmad Samid, chef du département de la santé publique de la province de Samangan, faisait état de 15 tués et 60 blessés. La présidence a ensuite fait état de 23 morts et d'une soixantaine de blessés, avant de revenir sur ces chiffres.

«Encore une fois, les ennemis de l'Afghanistan ont tué des gens innocents et un membre du Jihad (contre les Soviétiques, NDLR), qui par ses efforts voulait ramener l'unité dans le pays», a poursuivi le président Karzaï dans son communiqué.

Ouzbek dans un État morcelé ethniquement, Ahmad Khan était un chef de guerre pendant les décennies de conflit ayant ravagé l'Afghanistan, avant d'entrer au parlement l'an dernier.

Selon Lal Mohammad Ahmadzai, porte-parole des forces de sécurité afghanes dans le nord de l'Afghanistan, pour qui l'attaque a fait 22 morts et plus d'une centaine de blessés, le kamikaze aurait déclenché sa charge au moment où il donnait l'accolade à Ahmad Khan.

L'explosion s'est produite dans l'entrée d'un palais de mariage, où les Afghans organisent la plupart des fêtes nuptiales, auxquelles participent traditionnellement des centaines, voire des milliers de personnes.

Des turbans, chaussures ou vêtements maculés de sang pouvaient être vus depuis l'entrée de ce bâtiment de deux étages, aux fenêtres cassées, a constaté un photographe de l'AFP.

Aucun groupe n'a revendiqué l'attentat. Zabiullah Mujahid, un porte-parole des talibans contacté par l'AFP, a indiqué «ne pas être au courant» d'une attaque de ses troupes dans le nord.

La province de Samangan est généralement assez calme, à l'instar du nord de l'Afghanistan, beaucoup moins instable que le sud et l'est du pays, où les talibans mènent une guérilla sanglante face aux forces gouvernementales, soutenues par la coalition de l'OTAN.

Chassés fin 2001 d'un pouvoir qu'ils occupaient depuis 1996 par une coalition internationale menée par les États-Unis, les talibans combattent depuis lors le gouvernement afghan et ses alliés de l'OTAN. Les attentats suicides et les bombes artisanales sont leurs armes de prédilection.

Un autre responsable politique a été tué vendredi dans la province du Laghman, voisine de Kaboul. Hanifa Safi, directrice des affaires féminines pour cette zone, a péri dans l'explosion d'une bombe fixée sous sa voiture. Le gouvernement local avait accusé les talibans d'être à l'origine de cet attentat.

Les civils sont les premières victimes du conflit. En 2011, d'après l'ONU, plus de 3 000 d'entre eux sont morts des suites de la guerre afghane, un chiffre record.