Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a envoyé une lettre au nouveau président égyptien Mohamed Morsi pour l'encourager à soutenir le traité de paix signé en 1979 entre les deux pays, a indiqué dimanche un responsable officiel israélien.

Dans cette lettre, dont l'existence a été révélée dimanche par le quotidien Haaretz, M. Nétanyahou souligne «le désir d'Israël de poursuivre la coopération et de renforcer la paix», a ajouté ce responsable qui a requis l'anonymat, en précisant que la missive avait été envoyée «ces derniers jours».

Le Haaretz indique pour sa part que la lettre a été remise à Mohamed Morsi, le candidat du mouvement des Frères musulmans vainqueur des récentes élections présidentielles égyptiennes, via l'ambassade israélienne au Caire.

Selon le quotidien, dans sa lettre M. Nétanyahou «félicite Mohamed Morsi pour son élection et propose de coopérer avec le nouveau gouvernement du Caire tout en exprimant l'espoir que les deux parties vont respecter le traité de paix égypto-israélien».

M. Nétanyahou souligne que respecter l'accord est dans «l'intérêt des deux pays», a ajouté le Haaretz.

Le quotidien affirme que des responsables israéliens ont renoncé, après avoir consulté Washington, à organiser un entretien téléphonique direct entre le président égyptien et le premier ministre israélien, mais que M. Nétanyahou a envoyé un émissaire pour rencontrer des responsables militaires égyptiens.

La lettre de M. Nétanyahou reprend pratiquement tout le contenu d'un communiqué publié par le bureau du premier ministre israélien après l'annonce de la victoire de Mohamed Morsi.

De son côté, le président israélien Shimon Pérès a lui aussi envoyé un message de félicitations à son homologue égyptien en soulignant que «contrairement à la guerre, la paix est une victoire pour les deux parties».

S'adressant à M. Morsi, M. Pérès, prix Nobel de la paix 1994, a exprimé l'espoir d'«une poursuite de la coopération avec vous, fondée sur les accords de paix signés entre nous il y a plus de trois décennies et que nous sommes déterminés à préserver et développer pour les futures générations de nos deux peuples».

L'arrivée au pouvoir de M. Morsi, premier chef d'État islamiste en Égypte, a suscité l'inquiétude en Israël notamment concernant l'avenir du traité de paix, le premier à avoir été signé par un pays arabe avec l'État hébreu et qui est considéré par les dirigeants israéliens comme un acquis diplomatique stratégique.