Le ministre yéménite des Affaires étrangères a admis mercredi que Sanaa avait demandé l'intervention de drones américains dans « certains cas » contre des dirigeants d'Al-Qaïda dans son pays.
« À la demande du Yémen, des drones ont été utilisés dans certains cas contre des dirigeants d'Al-Qaïda en fuite », a déclaré à l'AFP Abou Bakr al-Kourbi à Dubaï où il participait à la deuxième conférence internationale sur la piraterie maritime.
Il s'agit de la première confirmation par Sanaa d'un recours à des drones américains au Yémen.
L'armée yéménite, soutenue par des drones américains, a réussi récemment à reprendre plusieurs agglomérations dans la province d'Abyane (sud) contrôlées pendant un an par Al-Qaïda.
En mai, le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta avait expliqué que les drones constituaient « l'arme la plus précise » des États unis dans la lutte contre le réseau extrémiste.
M. Kourbi a indiqué que les djihadistes, en majorité somaliens, s'infiltraient au Yémen parmi les milliers de réfugiés fuyant la Corne de l'Afrique, disant « craindre l'infiltration d'extrémistes et de terroristes au Yémen » en provenance de Somalie.
« Il est très difficile pour nous de faire la différence entre un déplacé pour des raisons humanitaires et un terroriste ».
Le ministre a indiqué par ailleurs qu'« il n'est pas exclu » que des djihadistes aient fui vers Oman.
Le secrétaire général du ministère omanais des Affaires étrangères, Saïd Badr ben Hamad al-Bousaïdi, cité par la presse locale, avait indiqué que son pays prenait au sérieux des informations sur de possibles infiltrations d'éléments d'Al-Qaïda venant de l'est du Yémen.
Pour sa part, le président somalien, Sharif Cheikh Ahmed, qui s'est adressé à la conférence de Dubaï, a appelé la communauté internationale à apporter à son gouvernement une aide financière et militaire pour combattre la piraterie maritime.
La piraterie maritime a « coûté à la communauté internationale jusqu'à 6,9 milliards de dollars en 2011 », a averti le président de l'opérateur DP World, Sultan Ahmed ben Soulayem, devant les participants.
Malgré une diminution des attaques contre des navires marchands au large de la Somalie, « les pirates maintiennent (encore) plus de 200 marins en captivité, dans des conditions souvent épouvantables, » a-t-il dit.